Stay calm — Edouard & Romie

— On n’est jamais loin l’un de l’autre alors à priori, j’aurais jamais à m’en servir.

J’aime pas trop qu’il m’ait donné ses codes, mais je vais essayer de me faire confiance. Parce que j’ai changé.

— C’est facile pour quelqu’un de l’extérieur de trouver des solutions. Mais je suis vraiment contente de pouvoir l’aider. Parce que ça t’aide aussi. Y a meilleure ambiance à l’église.

— C'est vrai ! C'est moins glauque ici depuis qu'on va tous mieux. Lui il apprends à revivre, moi j'apprends à laisser ma haine de côté. Et toi il te suffit de sourire pour égayer la pièce.

Elle a apporté tant de choses.

— Tu veux manger un truc mon chat ? Je t'apporte ça au lit ?

— Je veux bien un bol de céréales, s’il te plaît. S’il en reste encore.

Parce que je sais que Max quo n’en mangeait pas s’est mis à adorer ça.

— Je crois qu'il y en a toujours deux paquets différents depuis que tu vis presque ici !

Je souris en me relevant.

— Lait chaud ou froid ?

Je crie alors que je suis déjà dans l'escalier.

— SI C’EST CEUX AU MIEL CHAUD SI C’EST CEUX AU CHOCOLAT FROID !!

Je dis avant de gigoter dans tous les sens dans mon lit tellement je suis heureuse.

Je croise Max en bas et il rigole en me voyant arriver presque à poil, alors que Romie crie pour ses céréales. Elle a raison, il semble tellement plus heureux. J'ai hâte de pouvoir parler un peu plus de Luke avec lui.

— Son altesse est servie !

Je souris en grand à Romie en revenant dans la pièce, deux bols, un paquet de céréales au chocolat plein et une bouteille de lait.

— Avec ça, on ne va pas manquer ! Et pas la peine de se relever dans une heure si t'as encore faim.

Je la taquine.

— Dans une heure, je serai blottie contre toi en train de dormir comme un bébé.

Il me prépare mon bol et je m’installe bien pour ne rien renverser.

— Merci mon amour. T’es trop parfait.

— Charlie a besoin de toi demain ?

Je demande en me rappelant que parfois, ça lui arrive de bosser le samedi.

— Parce que je me disais qu'on pourrait aller passer la journée à Londres tous les deux sinon. Histoire que tu vois un peu plus où je passe mes semaines.

Je souris en grand

— Hm... non, je travaille dimanche, par compte.

Je dis. Peut-être que je vais nous acheter un planning de famille pour qu’on note qui est où et quand. Même Max devra le remplir.

— Mais oui, j’aimerais beaucoup venir ! Tu travailles demain ? T’as une réunion ?

J'ai envie de profiter d'elle et je sais par avance que ce sera dur dimanche. Dans ces moments là, je comprends ce qu'elle ressent la semaine quand je bosse, et qu'elle non.

— Non je ne bosse pas, ils peuvent se débrouiller un peu sans moi, c'est bon !

Je réponds en riant.

— Je peux t'emmener voir mon bureau par contre, si tu veux ? Histoire que j'ai au moins un bon souvenir pour tenir quand je suis sur le point de peter un plomb !

Je l'embrasse tendrement.

— Ah ouais carrément, t’as trop intérêt à me faire l’amour sur ton bureau même.

Je dis en répondant à son baiser. J’ai hâte d’y être, du coup.

— La semaine prochaine, on a un mariage avec Charlie. C’est quelqu’un qu’il connaît alors.. on va y aller du vendredi soir au dimanche matin.

Maintenant qu’on parle boulot, ça me revient. Deux nuits sans lui. Plus ça va, plus j’ai l’impression que c’est impossible de survivre sans lui.

— Note à moi-même. Faire l'amour à ma somptueuse petite amie sur mon bureau avec vue sur Londres.

J'accentue mon baiser, conquis, et hâtif d'être à demain.

— Ce sera le moment de sortir les photos que tu stockes dans ton téléphone !

Je rigole, meme si je sais déjà que ça va être dur. Mais j'ai pas envie de la faire culpabiliser, alors qu'elle profite d'une expérience et d'un job qui lui plaît.

— Tant que Charlie te surveille et que tu écris mon prénom sur ton front pour que tout le monde sache que tu es à moi !

Je souris quand il me parle des photos. Je lui en enverrai alors.

— Il va bien me surveiller, t’en fais pas. Je vais même dormir avec lui, je pense.

— Dans le même lit ? Où juste dans la même chambre ?

Je demande, sans aucun contrôle de ma jalousie.

— Euh... bah dans le même lit mais c’est mon deuxième grand frère, hein. J’aime pas dormir toute seule.

Je lève les yeux au ciel.

— Pas trop près quand même, ok ? J'le connais pas moi ce gars, je sais pas s'il te voit seulement comme sa petite sœur ou si autre chose pourrait arriver !

— Si, il me voit comme sa petite sœur. Il est hyper amoureux de sa copine. Ils sont ensembles depuis qu’ils ont 18 ans... faudrait que tu les rencontres ! Tu te rendrais compte que t’as absolument rien à craindre.

Je lui fais un câlin.

— En plus j’aime que toi. Je t’appellerai en FaceTime, si tu veux ? Tu me fais confiance, pas vrai ?

— Mouais. On verra si je le sens bien ou pas..

Même si j'avoue que je suis fasciné que de nos jours, des couples qui se sont rencontrés lorsqu'ils avaient 18 ans peuvent encore s'aimer dix ans après. C'est beau.

— J'ai confiance en toi mon chat, crois-moi.

Je l'embrasse avec tendresse.

— Ce sont les autres en qui je ne crois pas le moins du monde ! T'es trop joli pour qu'ils résistent.

— Je te laisserai choisir mon pyjama. Et mes sous-vêtements. Si ça peut de rassurer. Mais je t’assure que tu peux avoir confiance en lui. Ah bah... attends.

Je me contorsionne pour attraper mon portable et je vais sur le blog de Lexie pour lui montrer des photos d’elle.

— Tiens. T’as vu la femme qu’il a ? Tu penses vraiment qu’il aurait envie d’aller voir ailleurs ?

Je dis avec un sourire.

— Ça pourra me rassurer, oui. J'irais t'acheter des slips de grand mère demain.

Je souris de toutes mes dents, mais même comme ça elle ne perdrait pas de son charme. J'ai une chance que je ne mesure même pas je crois.

— Elle est très jolie, c'est vrai.

J'avoue sans honte en regardant les photos qu'elle me montre.

— Mais t'es encore plus belle qu'elle. T'as des yeux beaucoup plus beaux, et un regard profond qu'elle n'a pas. Puis t'as ce rictus au coin des lèvres, je saurais pas dire ce que c'est, mais tu pourrais me demander la lune que j'irais la chercher juste pour le voir sur ton visage.

Et je suis tellement sincère que c'est sidérant.

Je caresse son visage avec tendresse.

— Je le sais. Mais je ne te le demanderai jamais parce que je préfère que tu restes avec moi. Je saurais plus comment faire sans toi.

Je réponds avec tout autant de sincérité.

— Je t’aime. Ça me dépasse, mais je t’aime. C’est trop fort et même si ça me fait peur des fois, je m’en fiche de t’aimer autant. Tu sais aussi que tu pourrais me demander n’importe quoi, je le ferais. T’as plus le droit de me quitter maintenant. D’aucune manière. Pas pour une autre fille, pas parce que t’es malade, pas parce que tu meurs avant moi. Pas parce que tu m’aimes moins car t’as même pas le droit de m’aimer moins. Toujours plus et jamais moins.

J’embrasse ses lèvres avant de lui faire un énorme câlin.

— T’as pas idée de la force de mon amour. Mon seul but dans la vie c’est que tu sois heureux.

Ses mots me coupe le souffle. Quand j'entendais ça dans les films, ça me faisait rire parce que je pensais que ça ne pouvait pas exister pour de vrai.

— T'as tout balayé sur ton passage. Je ne pensais pas connaître ça un jour, j'en voulais même pas, mais moi non plus je veux imaginer une seule journée sans que tu sois dans ma vie.

Je la serre fort contre moi, mes lèvres parcourant chaque recoin de son visage.

— Je t'aime Romie. Et je t'aimerais toujours plus et jamais moins. Tu peux en être sûre.

Je ris sous le coup de ses baisers, mais j’entends ce qu’il me dit et je me sens vraiment heureuse et entière. Il me complète.

— Je serai toujours là pour te soutenir. Tu seras plus jamais tout seul.

Parce que je sais qu’il en a souffert. Même si c’était qu’une impression, ça doit être dur de faire le choix de renoncer à ses rêves ou de n’avoir personne à qui raconter sa journée, personne sur qui se reposer. Moi je suis là maintenant. Peu importe les choix qu’il fait et c’était important qu’il le sache.

Quand je baille à m’en décrocher la mâchoire, je m’étale sur le ventre, à moitié sur lui, à moitié sur le lit : position dodo.

— J’ai hâte d’être à demain.

J’aime bien quand il me laisse entrer dans son univers.

Je ne réponds pas et je me contente de sourire. Son bâillement me fait rire et je peux voir à sa façon de s'installer qu'elle est prête à dormir. Je commence à trop bien la connaître et j'adore ça.

— J'ai hâte aussi, tu vas venir illuminer tout ça. Allez, on dort mon chat.

Je gigote sous elle pour éteindre la lumière et dès qu'on se retrouve dans le noir, je calle mon bras autour de son corps.

— On sera plus jamais tout seul.

Je murmure finalement.

— Hm...

Je marmonne alors que mes yeux se ferment tout seul. C’est la plus belle des promesses qu’on m’ait faite.

— Bonne nuit mon chéri.