Brisé - Gabi et Mattie

J’aime bien m’imposer des petits défis de temps en temps, mais j’oublie assez vite que je n’ai plus vingt ans. Le dernier en date, c’est d’apprendre à faire du skate pour prouver à ma fille et son Flynn que je peux être au moins aussi doué que lui. Rouler en ligne droite ça passait bien. Pour le reste, j’en ai demandé un peu trop…

SMS de Matthew à Gabriel
Tu crois que tu pourrais te libérer du cabinet genre maintenant ?

J’ai pas envie de lui envoyer une photo de ma jambe, mais je sais pas vraiment non plus comment décrire ce que je vois. On dirait mon os. Mais je crois que j’aurais plus mal que ça si c’était le cas.

SMS de Gabriel à Matthew
Pour faire l’amour ? T’es sérieux ? Ça me va, mais faut que ce soit rapide. J’ai un après-midi hyper chargé. Au moins trois urgences.

Rien qu’en jetant un œil à mon agenda, je sais que je vais finir à 20 heures. J’ai dit que je devais travailler moins et parfois, c’est presque impossible. J’ai d’ailleurs ma prochaine petite patiente qui doit faire son premier vaccin, alors je vais faire signe à sa maman dans la salle d’attente pour les faire entrer.

SMS de Matthew à Gabriel
Tu sais que c’est pas mon genre de refuser de te faire l’amour, mais ça risque de pas être super facile vu mon état… J’suis pas à la maison en plus.

Sms de Matthew à Gabriel
Je peux t’appeler vite fait ?

Je lui laisse pas vraiment le temps de répondre, je considère que c’est oui d’office.

J’expédie le vaccin en quelques minutes, je prétexte quelques urgences mais, de toute façon, tout s’est très bien passé et la maman est ravie. C’est le principal.

Je prends mon portable pour téléphoner rapidement parce qu’évidemment, j’ai raté son premier appel.

— Ça va ? T’es où ?

Quand mon portable sonne, je décroche aussitôt sans prendre la peine de m’excuser. J’ai bien trop besoin d’entendre la voix de Gabi, maintenant.

— Je saurais pas trop te dire la rue, mais je suis dans un camion de pompier. Je suis pas dans un état critique mon bébé, ça va, je vais bien, mais je crois pas que je vais pouvoir rentrer en marchant tout à l’heure.

Les pompiers ont fait une sale gueule en voyant ma jambe. Jake, que je connais un peu parce qu’il travaillait déjà quand Edouard bossait chez eux, m’a dit que ça irait, mais que le skate s’était terminé pendant quelques semaines là. Je cherche encore s’il était sérieux ou s’il se foutait pas un peu de ma gueule, au fond.

— Les pompiers ? Quoi ? Pourquoi ?

Je suis déjà debout en train de récupérer mon manteau. J’ai le cœur qui bat à mille à l’heure. J’entends à sa voix qui essaie de me rassurer que ça ne va pas du tout.

— Ils t’emmènent à l’hôpital de White Falls ?

Rah putain ! Mais j’ai pas conduit depuis 500 ans, fait chier ! Je passe par le bureau de ma secrétaire avant de monter récupérer les clés de la voiture.

— Mon mari est transporté à l’hôpital. Je dois y aller. Orientez les urgences à un confrère.

J’écoute pas ce qu’elle dit ensuite parce que je m’en fiche. Elle va gérer. Elle a l’habitude de se démerder ; Aria est au moins une fois par mois à l’hôpital.

— Mattie, je prends la voiture. Je viens tout de suite, ok ?

— Oui ils m’emmènent aux Urgences. C’est pas horrible, mais j’ai pris un sacré coup sur le jambe. J’ai une fracture ouverte alors ils doivent pas trop traîner pour réparer ça.

Maintenant que l’euphorie redescends, je commence à sentir la douleur et c’est vraiment pas agréable.

— Tu veux pas prendre un taxi ? Ce sera mieux. T’aurais pas à t’emmerder à chercher une place à l’hôpital comme ca.

Il n’a pas conduit depuis une éternité et de l’imaginer au volant, ça me file plus la gerbe que mon accident.

— Fracture ouverte ? Tu rigoles ? Ils vont t’opérer Matthew !

Je ne sais même pas comment il arrive à tenir une conversation et s’inquiéter.

— T’en fais pas, ok ? J’arrive vite. J’espère te voir avant que tu partes au bloc. Je t’aime.

J’ai récupéré les clés et quand je me retrouve derrière le volant, je flippe vraiment. Mais je ferais une crise d’angoisse plus tard, y a plus important.

Sur le chemin, j’envoie un vocal à Aria pour la prévenir. J’évite de justesse quelques accidents et quand je me gare, j’essaie de rappeler Matthew immédiatement. Je sens qu’il est déjà au bloc mais on ne sait jamais.

— On peut pas attendre mon mari ? Il doit arriver.

Ça fait au moins trois fois que je demande et qu’on me réponds par la négative. On m’a mis sur un brancard dès mon arrivé à l’hôpital et on me promène d’étage en étage depuis deux minutes.

— Il travaillait ici avant ! Gabriel Saint-Clair, vous connaissez peut-être ?
— Non. Mais il pourra facilement vous retrouvez quand il présentera ici. On saura lui indiquer où vous avez été emmené.

Je lutte encore un peu, mais à quoi bon. Je souffre tellement que je suis même pas sûr de vraiment parler, après ça. Je finis juste par m’endormir sans l’avoir vu venir.

Quand je me réveille, je sais pas vraiment où je suis. Je sais juste que j’ai super froid.

Quand on me ramène Matthew en chambre, on échange deux trois phrases mais il se rendort immédiatement. Tout s’est très bien passé et j’ai pu rassurer Aria une fois que j’ai eu l’info, mais je lui ai demandé de ne pas venir. Matthew va être mal, il ne supporte pas bien les anesthésies, et demain on est jeudi, elle aura fini sa semaine.

Quand Matthew rouvre les yeux, je me lève immédiatement pour rejoindre son chevet et le rassurer. Je passe une main dans ses cheveux et je caresse son visage. Il a la peau toute froide alors je touche ses épaules, ses bras, il doit être frigorifié.

— Attends mon cœur, ça va aller.

Je fouille dans les placards pour sortir une couverture bien épaisse et je la dépose sur lui immédiatement. L’avantage de régulièrement faire des dons à notre hôpital c’est qu’il est extrêmement bien équipé, pour tout.

— Je suis là. Comment tu te sens ?

Je caresse son visage avec tendresse pour le rassurer.

Gabriel est là, pourtant je vois bien qu’on n’est pas à la maison. Il me faut plusieurs secondes pour que la journée me revienne en tête et que je comprenne où je suis.

— Je leur ai demandé de t’attendre, mais ils ont pas voulu.

Je lui dis dès qu’il revient auprès de moi.

— Je sens pas grand chose, mais j’ai vachement envie de vomir. C’était pas trop grave ?

Mon mari c’est un super médecin. Il a forcément tout comprit.

— Fracture ouverte, t’as des broches, des points de suture… c’est vraiment pas beau. Un peu comme Aria quand elle avait 8 ans et qu’elle est tombée du trampoline chez ma mère.

Je dis pour qu’il ai un ordre d’idée.

— Les premiers jours, tu vas avoir très mal. On va demander ce qu’il faut, t’en fais pas. Tu me dis si tu veux vomir, je t’apporte quelque chose. Ça doit être l’anesthésie. Comment tu te sens à part ça ?

— Tu rigoles ? J’ai des bouts de métal dans la jambe ?

J’ose pas enlever la couverture qu’il vient de mettre sur moi. Je suis pas sûr de vouloir voir ça.

— J’avais pas prévu ça en me levant… Ni en allant au skate Park.

Est-ce qu’il sait comment ça m’est arrivé ? Je lui ai dis ? J’ai eu le temps ? Je suis pas bien sûr. Les anesthésies ça me réussit pas et je me sens vraiment pas au meilleur de ma forme.

— C’est normal que je sente rien pour le moment ? C’est pas censé me faire super mal ? J’arrive même pas à bouger mes orteils.

Je demande en essayant encore une fois de les bouger.

— Attends mais qu’est-ce que tu foutais au Skate Park ?

Personne n’a vraiment su me dire ce qu’il s’est passé, j’ai cru qu’il avait fait une chute au parc. Pas au skate park.

— Tu faisais du skate ?

Je demande avec un air blasé avant de soulever la couverture.

— T’as un plâtre jusqu’en haut de la cuisse, Mattie. C’est normal que tu puisses pas bougé. T’es pas encore tout à fait réveillé. Tu sens si je touche tes orteils quand même…?

Je vois que ça le chatouille un peu et ça me rassure.

— Comment je vais faire pour te porter et t’aider à te laver, hein ? T’as vu la taille que tu fais…

Je rale, mais avec un sourire tendre parce que je suis quand même rassuré. Ça va aller, je vais pouvoir m’occuper de lui. J’ai annulé tous mes rendez-vous pour les deux prochaines semaines et je verrai pour le reste plus tard.

Son air blasé me fait un peu rire, il est beau même quand ça.

— Je voulais me la peter avec Aria et Flynn. Allez avec eux et pouvoir en faire. J’y arrive super bien en ligne droite ! Flynn il est doué, y’a pas de raison que je puisse pas le suivre ! Enfin, y’avait pas de raison. J’ai voulu partir du haut de la rampe et…

Je lui montre le plâtre énorme qu’il vient de découvrir.

— Je pensais pas que je serai si nulle que ça. Je deviens trop vieux pour ces conneries.

Je suis dans le gaz et ça m’échappe, mais quand je réalise ce que je viens de dire je perds sûrement le peu de couleurs qu’il me reste.

— Enfin je suis surtout pas doué ! Mais si je sens que ça me chatouille, alors ça va !

Je lui souris en attrapant sa main.

— On va se débrouiller mon bébé. Au pire on prendra une infirmière si c’est trop dur pour toi, je veux que tu te fasses mal à cause de moi…

Au delà de la taille, je pèse aussi deux fois plus que lui. Je voudrais pas qu’il se fasse mal en essayant de me porter jusqu’aux toilettes où la douche.

Ça me fait un coup au cœur quand il me dit qu’il est trop vieux pour ça. Mais je ravale mon angoisse et je prends sur moi, c’est pas le moment de m’inquiéter de ça.

— Je peux t’apprendre moi, je sais en faire. Mais c’est sûr que tu peux pas directement faire les trucs compliqué quand tu sais même pas faire les trucs simple genre.. tourner.

Je lie nos doigts quelques secondes. Je déteste qu’on aborde son âge, ça me fout des crises d’angoisse pas possible.

— Une infirmière ? Mais t’as complètement pété un cable mon pauvre garçon !, je dis sans masquer ma jalousie. C’est moi qui m’occupe de toi. J’ai envoyé tous mes patients vers des confrères, on va voir ce qu’il se passe pendant deux semaines et j’aviserai. Une infirmière. Qui va t’aider à prendre ta douche, peut-être ? Je te laverai au gant moi-même, s’il faut. Mais personne va te toucher à par moi. Ou ta fille.

Même si c’est une allumette et qu’elle pourra pas faire grand chose.

— Elle appellera ce soir, elle voulait venir mais j’ai dit non. Demain on est jeudi, elle rentrera comme d’habitude. Tu vas dormir et te reposer, autant qu’elle chamboule pas toutes ses journées. Tu veux de l’eau ? Quelque chose ? Quand tu sens que ça va bien, tu me dis, j’irais demander à ce qu’on fasse ta sortie pour rentrer à la maison.

— Je pensais que je savais tourner. J’ai regardé un tuto avant, ça avait pas l’air trop compliqué.

Je sais qu’il va être encore plus blasé de m’imaginer regarder des titis sur YouTube. Ça me fait sourire d’avance.

— Très bien, alors pas d’infirmière. Je préfère de loin mon médecin personnel et attitré. J’ai vachement plus confiance en toi qu’en n’importe qui d’autre. Je sais que je suis entre de bonnes mains. Et que ça te gênera pas de m’aider sous la douche.

Je serre mes doigts dans les siens. Je sais qu’il est jaloux, mais j’aime bien le voir l’exprimer et ne pas avoir honte de me le faire savoir.

— Tu l’as dis à Aria !?? Ça va ? Elle est pas trop inquiète ? T’as eu raison, ça sert à rien qu’elle rate des cours pour rien. Elle sera là ce week-end, c’est le principal. On la verra quand même ! Et puis je vais bien, ça va.

Du mieux que je le peux, en tout cas. Même si j’ai une jambe digne de celle de robocop.

— J’ai super envie de t’embrasser, mais je crois que je vais vomir alors je vais éviter.

Je dis soudainement en sentant que ça vient.

Je roule des yeux quand il me parle de tuto youtube. Mais quel naze, parfois, c’est hallucinant. Dire qu’il sait surfer sur la neige, c’est presque pareil, non ? Faut croire que non.

— Ils t’ont mis un plâtre, mais si c’est trop chiant, je demanderais une attelle pour t’immobiliser. Comme je suis à la maison, moi je saurais gérer.

J’aime pas du tout les plâtres. C’est une réelle contrainte pour tout. Je sais pas comment je vais me démerder avec lui mais je sais que je vais y arriver.

— Évidemment que je lui ai dit ! Je l’ai rassuré tout de suite, mais j’ai quand même envie qu’elle soit au courant. On l’appellera tout à l’heure.

Je vois à son visage que c’est pas une blague et j’ai à peine le temps d’aller lui chercher la poubelle qu’il vomit dedans. Ça me fait mal au cœur, je sais qu’il est toujours très malade après une anesthésie. Je passe une main dans son dos après lui avoir servi un verre d’eau.

— Je vais aller demander des médicaments contre la nausée. Tu veux que je te ramène quelque chose d’autre ?

— Une a-t-elle en plus du plâtre ? Ou à la place ?

Je me sens un peu con de poser la question parce que pour lui ça doit être évident, mais j’ai pas les idées claires. Tout ce que je sais, c’est que je suis entre de bonnes mains avec mon mari. Je croirai que lui de toute façon, je m’en cogne de l’avis des autres médecins.

— Pas en FaceTime ! Je dois avoir une tête à faire peur, elle a pas à voir ça…

D’ici demain j’irais peut-être un peu mieux. Y’aura au moins l’anesthésie de passer. Je déteste ce truc, je finis malade comme un chien à chaque fois.

— Merci mon bébé. Tu crois qu’ils ont des fruits ici ? J’aimerais bien un truc sucré, pour faire passer le goût du vomi.

Je veux lui faire les yeux doux, mais je dois juste ressembler à un mendiant.

— Je t’ai même pas dis merci; je souris quand il s’éloigne pour aller trouver quelqu’un. D’être venu aussi vite et d’avoir décalé tous tes rendez-vous… Je suis désolé, je sais que c’était pas trop prévu que je finisse dans cet état là.

— À la place, chéri.

Il est complètement dans le gaz et je n’essaie pas de lutter avec lui pour FaceTime, je sais qu’il sera lui même content de voir Aria et qu’il ne protestera pas si c’est elle qui l’appelle.

— Je vais essayer de trouver ça. Pour Matthew Hamilton, c’est facile d’obtenir quelque chose.

Je dis avec un air blasé. Même si tout le monde sait qu’il s’appelle Saint-Clair aujourd’hui, sur les plateaux télé il continue de se faire appeler Hamilton et je crois que j’aime bien ça. Il scinde sa vie de famille et le reste. D’une certaine manière, c’est une forme de protection.

— T’excuses pas. C’est normal pour moi d’être près de toi. Comment tu te sens ? J’en profite pour demander les papiers de sortie ? À la maison, tu seras mieux. Enfin, je pense.

— C’est ca d’être un srx symbol.

Je rigole comme un débile, mais je manque de m’étouffer au passage. Matthew Hamilton c’est la partie de moi qui travaille et à qui, en effet, on accorde beaucoup de crédit. Mais je préfère de loin Matthew Saint-Clair. Je préfère de loin mon mari et ma fille, m’occuper d’eux et passer mon temps à leur côté.

— Je veux bien, oui. J’aime pas être ici. On sera mieux à la maison. En plus Poppy est toute seule depuis longtemps, elle doit s’ennuyer…

— Je m’occupe de tout ça. Je reviens.

Je dépose quand même un baiser sur son front avant de partir.

C’est pas difficile de trouver une banane, mais un médecin dispo pour signer des papiers, alors ça, c’est presque infaisable. C’est quand je commence à perdre réellement patience – à coup de menace – qu’on daigne m’accorder de l’attention et que j’obtiens enfin ce qu’il faut pour partir. De toute façon, même quand je travaillais ici, je détestais ce service, la secrétaire est complètement conne.

Je reviens dans la chambre avec des béquilles et une banane. Tous les documents dont on a besoin et les ordonnances.

— Tiens, j’ai trouvé ça. Avec un peu de chocolat.

J’essaie de cacher que j’ai envie de hurler et de tout péter ici, mais c’est pas simple alors je prends juste un cachet pour me calmer et éviter de tuer des gens.

— Je vais t’aider à t’habiller. Heureusement que ton sac de sport était dans ta voiture et que j’ai pu récupérer un jogging parce qu’ils ont découpé ton jean.

— Ça va ?

Je demande de bout des lèvres quand il revient. Je l’ai entendu crier, j’ai reconnu sa voix. Et je pense qu’à peu de choses prêt, il foutait le feu dans le service.

— On s’en fiche d’eux Gabi, on rentre à la maison et on sera tranquille. Merci pour le chocolat et la banane, je savais que tu trouverais.

Je lui souris en l’attirant sur le lit et j’embrasse sa joue. Je le connais par coeur, il est au bord de la crise de nerfs.

— J’avais même pas réalisé que j’étais plus habillé… Ça va aller avec le plâtre ?

— Non.

Je me retiens de pleurer et de pas être totalement hystérique, mais ça me rend fou quand les choses qui doivent être simples sont compliqués et qu’on essaie de me faire croire que c’est moi qui en demande trop. Je serre les dents, même si son câlin me fait du bien.

Je me reconcentre sur lui, c’est mieux.

— Oui, ça va aller. On va s’habiller et rentrer avant que tu commences à avoir mal. Il faut que j’aille vite à la pharmacie.

L’anesthésie le préserve encore un peu, mais ça ne va pas durer.

— Est-ce que tu peux t’asseoir ? Ça va mieux ? T’as moins froid ? T’étais gelé tout à l’heure.

Je m’approche pour l’aider à se redresser.

— Attends, je vais te retirer la perfusion.

Vaut mieux que ce soit moi, si jamais quelqu’un lui fait un bleu en l’arrachant n’importe comment, il va mourrir.

— Ils livrent pas la pharmacie ? J’ai pas envie de rester sans toi… Je commence déjà à avoir un peu mal.

Je préfère qu’il le sache plutôt que de lui cacher. Il va savoir la gérer bien mieux que moi. Ca risque d’empirer de plus en plus et ça m’effraie un peu…

— J’ai toujours un peu envie de vomir, mais j’ai moins froid.

J’essaie de m’assoir et ça va plutôt pas trop mal, ça. Mais de me lever avec le plâtre de je sais pas combien de kilos, je sens que ça va être comique. Je parle même pas des béquilles.

— Arrache là c’est bon, on n’a pas le temps pour leur connerie. Je veux rentrer…