Brisé - Gabi et Mattie

— Nan, ils livrent pas.

Je réfléchis à toute allure et je prends en photo les ordonnances pour les envoyer à ma secrétaire. Il est 15 heures, elle finit à 19 heures normalement…

SMS de Gabriel à Secrétaire 5
Merci d’aller me récupérer ça en URGENCE (tout de suite) à la pharmacie et de le laisser dans mon bureau. Après ça, prenez votre après-midi. Télétravail pour le reste de la semaine, n’oubliez pas le pc portable. Merci.

— C’est bon, j’ai demandé à Sophie. Elle va ramener les médicaments.

Je lui jette un regard de travers.

— L’arracher ? Tu m’as pris pour qui là ?

Je prends sa main pour retirer doucement la perfusion et je me penche pour lui enfiler son jogging.

— Ok, tu t’appuies sur moi pour que je puisse remonter le pantalon ? Tu contactes juste les abdos, ok ? Tu te serres pas de ta jambe. Elle existe pas.

J’ai pas du tout envie qu’il se fasse mal. Il m’écoute, il prend appui sur moi, il est hyper lourd mais ça va, je le montre pas et j’arrive à terminer de l’habiller.

— Tiens.

Je l’aide à enfiler son pull.

— Tu penses y arriver les béquilles ou tu veux que j’aille chercher un fauteuil ?

— Merci Sophie.

Je réponds comme si elle pouvait m’entendre.

— Comment vous allez faire avec tes patients ? Ils attendent après toi, ça va te faire encore plus de boulot quand tu reprendras si tu t’arrêtes longtemps…

Je suis content qu’il soit là pour moi, mais ça va l’épuiser.

Le simple fait de m’appuyer de tout mon poids sur lui, je sens à quel point c’est difficile. Je contracte tout ce que je peux, mais sur une jambe et sans aucun équilibre c’est très compliqué.

— Je pense que ça va aller les béquilles ! Je peux poser le plâtre par terre ou c’est pas recommandé ? Aria en a eu des tas et pourtant j’ai l’impression de pas savoir comment gérer ce truc.

Je rigole un peu. C’est différent quand c’est sur soi.

— T’occupes pas de ça. C’est géré. Je prendrais uniquement les urgences, si c’est pas trop. Ils sont orientés vers quelqu’un d’autre pour l’instant, j’aurais pas de retard.

Je sais qu’il faut que je fasse attention, je ne me laisse plus déborder.

— Tant que tu t’appuies pas sur le pied, tu fais ce que tu veux. Le poser doucement sans appuyer, ça va te soulager parfois.

Je rigole.

– Elle s’est jamais cassée la jambe. Mets ton manteau et on va y aller. Je suis garé juste devant.

Je m’approche quand même pour lui faire un câlin.

— Tu m’as fait peur.

— Pas m’appuyer sur le pied ? Comment je suis censé poser le plâtre sans m’appuyer dessus ?

Je demande sans trop comprendre. J’en fais même pas exprès d’être stupide, je comprends juste pas tout.

— Je vais le garder en l’air. Si t’es garé devant ça va aller.

J’en reviens pas qu’il ai conduit, qu’il ai tout lâché et qu’il soit arrivé ici aussi vite que si sa vie en dépendait. J’ai le meilleur mari du monde.

— Je me demande bien comment elle a fait. Elle a été cassé de partout sauf de là, alors que moi c’est la première chose que je me pete.

Je lève les yeux au ciel en riant un peu.

— Pardon mon bebe… J’ai vraiment cru que j’allais y arriver. Excès de confiance. Et de folie aussi sûrement !

Pour illustrer, je prends sa main pour la poser sur mon épaule.

— Là c’est posé.

Et je force sur sa main.

— Là, tu t’appuies dessus, tu vois la différence ? Juste posé. Mais zéro appui. Si t’as peur, pose pas du tout. Mais tu vas vite t’habituer, t’en fais pas.

Je souris.

— Nous porte pas la poisse, j’ai pas envie qu’elle essaie un nouveau truc. Elle arriverait même pas à se porter avec les béquilles.

Pas parce qu’elle n’a pas de force mais parce qu’elle a le poignet trop abîmé pour se porter toute la journée dessus.

— Je t’aime pour ça aussi, mais une opération ? Franchement, me fais plus ça.

J’embrasse ses lèvres.

— Allez, on y va ? Tu me dis si t’as trop mal.

Je lui règle ses béquilles à la bonne taille et je récupère toutes nos affaires.

— C’est bon, je vois. Je comprends pourquoi les enfants t’aiment autant, t’as tellement de facilité à expliquer les choses.

Je m’en rends encore plus compte en étant à moitié défoncé. Je suis pas beaucoup plus lucide qu’un gosse, mais quand Gabriel me l’explique c’est évident.

— Je pensais pas que je rencontrerais le sol avec autant de violence. Je commence à regretter, tu peux me croire. Je me serai bien passé de l’anesthésie et de tout ce que ça implique.

Mais il sera là, tout sera plus facile avec lui. Ses lèvres contre les miennes me font beaucoup de bien.

— Je te suis. Ça va si je fais comme ça ?

J’essaie d’assimiler ce qu’il m’a montré et je marche comme je peux avec les béquilles.

— Oui, comme ça c’est bien. Fais vraiment attention parce que tu sens pas encore trop, après ça va te lancer.

On rejoint le ascenseur et pendant qu’on attend, je passe mes bras autour de sa taille pour lui faire un câlin. Et aussi quand on rentre dans l’ascenseur. Et avant que je l’aide à monter en voiture.

— Attends, je recule le siège.

Je me débats un peu, cette voiture est trop énorme pour moi, mais j’y arrive. Puis j’essaie de l’aider à supporter son poids au maximum pour l’installer côté passager.

— Ça va, Mattie ? T’es bien là ?

Je sens mon portable vibrer, je regarde : c’est Sophie. Les médicaments sont prêts, c’est parfait.

— Allez, on y va.

Je tremble un peu à l’idée de conduire devant lui mais là, il faut rentrer, et vite, pour qu’il prenne des antalgiques rapidement.

J’ai envie de blottir Gabriel contre moi, mais avec les béquilles je ne suis même pas maître de mon corps. Je me contente de ses câlins et ça me fait déjà beaucoup de bien. Il prends tout en main, pas seulement mon corps, aussi tout le reste. Il est concentré et m’aide à tout gérer.

— Je suis très bien, t’en fais pas.

Si le contraire était vrai, je ne lui dirai même pas. Il m’impressionne. Ça me donne un peu envie de pleurer, alors j’essaie de me calmer. Ce serait le pompon alors qu’il prends le volant.


— T’es le meilleur mon bébé.

Je lui glisse en posant ma main sur sa cuisse. Je le pense du plus profond de mon être. Sans lui, je me vomirais encore dessus dans mon lit d’hôpital.

— Tu me dis si je peux t’aider pour quoique ce soit, je ferai de mon mieux..

Je pense pas être le meilleur, loin de là, mais je ne réponds pas. je reste concentré.

— Préviens moi si t’as envie de vomir.

Heureusement je ne dois pas m’arrêter sur le bas côté en urgence sur le retour parce que ça n’aurait pas été simple.de gérer ça. Je suis totalement stressé à plusieurs reprises. Mais je me gare et on n’en parle plus.

— Allez, dernier effort jusqu’au lit !

Sortir de la voiture c’est difficile mais je le soutiens de toutes mes forces et une fois qu’il a ses béquilles, tout va bien.

On fait un crochet par le rez-de-chaussée pour ses médicaments et quand on rentre enfin, j’ai presque envie de pleurer tellement j’étais tendu et stressé et que tout se dissipe d’un coup.

— Allez, dernier effort, on va se coucher dans le lit et je t’apporte tes médicaments. Comment tu te sens ? Ça va ? Attends, je vais retirer ta chaussure.

Le lit semble excessivement loin et j’ai l’impression que si je me mets dedans, j’en sortirais plus jamais.

— On peut pas plutôt aller dans le canapé ? On sera mieux… Dans le lit on va avoir moins de place. Je sais pas si je vais réussir à beaucoup bouger ce soir.

La douleur monte de plus en plus et la nausée est un mélange de l’anesthésie et de ce que je ressens dans la jambe. J’suis vraiment con avec mes lubies d’ado.

— Merci. Ça va pas super en fait, d’avoir bougé et tout, je commence à comprendre la douleur dont tu parlais.

— Le canapé ? Nan, il est trop bas. Ça va être difficile de te lever si tu veux aller aux toilettes. Et les toilettes sont juste à côté du lit, dans notre chambre.

On verra plus tard pour le canapé. Là, c’est le lit, c’est sûr. On a un lit king size, énorme, qu’est-ce qu’il me parle de place.

— Allez, dernier effort. Viens. Allongé ça va aller un peu mieux.

— Ok…

J’ai un peu envie de râler, mais je râle pas. C’est lui le médecin, c’est lui qui a raison. Il a souvent raison mon bébé… Enfin non, pas toujours. Mais là il a raison.

— Tu vas rester avec moi ?

Je demande en me laissant tomber sur le lit avec un peu moins de retenu que je le pensais. Ça m’élance dans la jambe et je retiens un cri.

— Je peux prendre genre la plaquette de médocs tout de suite ?

— Je vais rester avec toi, oui. Attends…

Je vois qu’il se fait mal et je serre les dents pour lui.

— Allez, ça va aller.

Je soulève sa jambe et je mets un oreiller dessous pour qu’il soit bien. Je cale plein d’oreillers dans son dos également.

— Ça va là ? T’es bien ?

Poppy saute sur le lit pour aller se coucher près de lui, elle est trop mignonne.

— Allume la télé, je vais aller préparer tes médicaments et de quoi manger un peu. Tu veux quelque chose en particulier ?

Je caresse son visage avec douceur.

— Ça va mon bébé. Ça ira mieux avec les médicaments, mais ça pourrait être pire.

Il m’a installé tel un roi. C’est bête, mais le simple fait d’être chez nous ça me fait déjà du bien. Poppy est déjà tout contre moi et ça me fait sourire. C’est aussi un peu notre bébé à nous, ça nous manquait d’avoir un chien à la maison.

— Non peu m’importe. T’embêtes pas Gabi, prends un paquet de gâteau et c’est bon. Je préfère que tu reviennes vite…

J’ai envie d’être collé à lui et de penser a rien d’autre. Je déteste être malade, alors la jambe dans le plâtre… Je vais tourner en rond et devenir fou.

— Ok.

Je lui refais un bisou avant de me presser pour préparer un plateau télé avec des chips, des gâteaux, un peu de fromage, de charcuterie. Tout ce qu’il aime bien. Je prends aussi de l’eau et du thé glacé.

— Voilà !

Je dépose ça sur sa table de chevet pour éviter que Poppy bouffe tout et je lui donne ses médicaments.

– Tiens, tu prends ça. C’est pour la douleur. Et tout a l’heure on prendra d’autre trucs pour éviter les phlébite et ce genre de trucs. Hey Poppy ! Non ! Tu restes couchée, sinon tu sors.

Elle n’aime pas qu’on lui dise qu’elle sort donc… elle va se coucher à nos pieds, toute sage. Elle est tellement mignonne.

Gabriel ramène absolument tout ce que j’aime et ça me fait fondre. Je cherche son bras pour l’amener à moi et l’embrasser.

— Merci.

Je ne crois pas que je réalise tout ce que mon accident va impliquer, mais je serai pas tout seul et ça ça m’aide à relativiser.

— Y’a des risques ? On fait quoi du coup ? C’est mieux que je garde le plâtre ou tu trouves qu’une attèle c’est mieux ?

— On va voir ce qui est mieux. On va tester une semaine.

Je passe un bras autour de sa taille pour lui faire un câlin.

— Tu vas avoir super mal cette nuit et demain, je pense. Après, tu vas t’habituer et ça ira mieux.

Peut-être qu’il aura juste un peu mal, mais je préfère qu’il soit agréablement surpris que l’inverse.

— Pense à rien, juste à te reposer. Je m’occupe de tout et je prends soin de toi.

SMS de Gabriel à Adam
Je sais pas si t’as déjà vu le mail de ma secrétaire mais tous les RDV son annulés la semaine prochaine. Perceval va être dans le lot, mais amène le moi comme prévu, c’est mieux si on fait son vaccin dans les temps et je préfère que ce soit moi.

J’ai pas envie d’envoyer mon neveu à quelqu’un d’autre.

SMS de Gabriel à Adam
Matthew s’est cassé la jambe. Fracture ouverte. Je m’occupe de lui.

— Une semaine c’est un test ? Mais je suis censé garder ça combien de temps ?

Est-ce qu’il me l’a déjà dit ? Je me souviens pas. Mais j’suis à deux doigt de trouver l’anesthésie agréable plutôt que de m’imaginer avec le plâtre des mois.

— C’est pas super rassurant, mais ça me va si t’es là… Je vais essayer de pas être un patient trop chiant. C’est à moi que tu te plains normalement, alors à qui t’iras te plaindre de moi si je te soule ?

Je rigole en me blottissant contre lui.

SMS de Adam à Gabou
Oh merde Il souffre pas trop ? Comment il va ? Il s’est fait ça comment ? Si vous avez besoin de quoique ce soit surtout hésitez pas ! On peut aller chercher Poppy et s’en occuper cette nuit si vous êtes encore à l’hôpital.

SMS d’Adam à Gabou
J’avais pas encore vu pour Percy, non, mais merci. Si t’as le vaccin chez toi on passera en direct et on en profitera pour faire un coucou à Matthew comme ça. J’espère qu’il va vite se rétablir… Ça va toi ?

— Je pense que t’en a pour plusieurs mois…

Je dis avec une petite moue.

— Mais c’est pas grave, tu vas te reposer et quand ça ira mieux, on fera changer le plâtre ou l’attelle pour que ce soit plus confortable. Tu t’es pas raté, Mattie…

Je le serre encore plus contre moi. Je sais qu’il va passer des semaines difficiles.

— Je me plains jamais de toi.

Et c’est vrai, si j’ai quelque chose à lui dire, je lui dis. Je ne me plains pas de lui. Si je me plains de quelqu’un, c’est de moi. Et puis dans ce cas précis, de quoi je me plaindrais ? J’en ai marre qu’il est mal ? N’importe quoi.

SMS de Gabriel à Adam
On est déjà rentrés, je vais m’occuper de lui. Il a été opéré. Il va avoir super mal mais bon… c’est mieux qu’il soit à la maison. On a les médicaments. Je vais être super nul. Déjà conduire c’était vraiment flippant et j’ai beaucoup de mal à le porter. Il va se dire que je suis vraiment nul. Il voulait prendre une infirmière… c’est pour dire à quel point lui aussi il sait que je vais pas être capable de l’aider…

— Tu veux qu’on mette un film ? Tu veux appeler Aria maintenant ?

— Plusieurs mois ? Tu deconnes ?

Sa tête signifie clairement que non et j’ai envie de me mettre à pleurer de rage, mais je me détends. Ça va aller, Gabi a raison, je vais me reposer et tout ira pour le mieux.

— Je vais perdre toute ma masse musculaire, c’est génial. Flynn il sera pas plus doué que moi seulement en skate, mais aussi dans tous les autres sports du monde.

Je soupire en esquissant un sourire. C’est pas trop mon genre de m’apitoyer sur mon sort, je suis quelqu’un qui s’accroche et qui baisse pas les bras, mais ça me tombe dessus assez violemment et j’étais pas préparé à être immobilisé aussi longtemps. Mais bon… Je peux m’en prendre qu’à moi même.

— Parce que j’ai jamais été des mois dans un plâtre. Peut-être que quand je serai devenu un grincheux blasé de la vie, t’auras envie de le faire. Je vais quand même essayer de pas devenir un gros con, promis.

Ses bras autour de moi me font énormément de bien. Je vais profiter de tout le temps qu’il peut m’offrir et quand il devra retravailler, on verra à ce moment là…

SMS d’Adam à Gabou
Arrêtes, tu vas pas être nul Gabou ! T’es médecin, tu vas pouvoir l’aider sur tellement de choses ! Et le porter aussi, tu vas y arriver ! Je pensais que j’arriverais jamais à porter Logan, et je t’assure que quand t’as envie d’aider ton mari tu deviens un surhomme. Et tu l’aimes bien assez pour prendre soin de lui comme il faut ! Et puis sérieux, Gabou, tu crois vraiment qu’il a pensé à une infirmière parce qu’il croit pas en toi ? Matthew ? Demande lui, je mets ma main au feu qu’il a juste pas envie que tu t’épuises et que c’est lui qui veux pas être un poids pour toi.

SMS d’Adam à Gabou
Attends et t’as conduis en plus ? Et tu penses qu’il te croit incapable ? Pff. Dans tes rêves. Rien que ça, il a du se dire que tu l’aimais sacrément fort ! Tu vas gérer

Il est un peu la tête dans les nuages devant son portable, je sais pas trop à qui il parle.

— Elle a terminé les cours à cette heure là ?

J’sais même pas s’il est 15 ou 21 heures, c’est grave.

— Tu vas pas tout perdre, tu vas pouvoir travailler les bras et les abdo. Et puis attends, quel est le rapport avec Flynn là ? T’es en compétition avec un gamin de 18 ans ? Mais mon cœur, elle s’en fiche Aria, que tu sois le plus fort. Elle t’aime comme t’es. T’imagines si je devais me mesurer à Flynn ? Qu’est-ce que ça voudrait dire ? Que je suis un père de merde ? Et puis moi, bah…

Je soupire. Je déteste dire ce genre de trucs parce que je me sens affreusement bête.

— Moi je t’aime. Même sans muscles, je t’aimerais. Même si je te fais croire que non, j’peux pas vivre sans toi. Rien que l’imaginer me fait des crises d’angoisse alors que tu saches faire du skate ou pas, vraiment c’est le cadet de mes soucis. Par contre, ta santé…

Ça, ça m’inquiète beaucoup. J’aurais pu être à l’autre bout du monde, j’aurais tout abandonné de la même manière pour le rejoindre.

Je lis tous les messages d’Adam et j’ai pas trop envie d’y répondre parce que je le crois pas. Alors je lui envoie juste « Mouais, merci. On s’appelle. » et fin. Il sait pas à quel point je suis nul. Là c’est le premier jour, mais après ? Si jamais j’oublie mes médicaments ? Et la nuit ? Comment je vais faire si j’arrive pas à me réveiller ?

— Depuis une demi-heure, je pense. À mon avis elle est devant son téléphone à attendre de voir la tête de son papa pour être rassurée…

— Je sais que tu m’aimerais même sans muscle… J’ai pas besoin d’eux pour ça.

C’est toujours agréable de l’entendre, mais dans les faits j’ai pas besoin de ça pour en être convaincu. Il a pas autant de facilité que moi à dire ce genre de choses, mais il sait me les faire comprendre et c’est tout ce qui compte.

— Mais tu les aimes bien quand même, j’aimerais bien les garder encore un peu et continuer de te faire baver en sortant de la douche.

Je souris en l’attirant fort contre moi.

— La vie serait carrément pourrie sans toi. Mais je fais pas de crise angoissé parce que je te laisserais jamais partie même si t’en avais envie. C’est moi qu’il te faut. Je le sais, c’est tout.

Y’a pas à débattre de cette question parce que y’a aucun doute.

— Oh non mon petit ange… On l’appelle avant de mettre un film, c’est mieux ! Ça va ? J’fais pas trop peur ?

— T’auras tout l’été pour travailler ça !

J’espère que ça ira mieux d’ici là parce que sinon, les vacances en van avec Aria et Flynn, ça tombe à l’eau. Je serai incapable de conduire ça.

J’aime savoir qu’il me laissera pas partir et j’embrasse ses lèvres à plusieurs reprises. Je l’aime trop. Sans lui, je serai mort.

— T’as juste l’air fatigué…

J’appelle Aria et elle répond dans la seconde.

— Papa !!! Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?! Ça va ?? T’as pas trop mal ? T’as une petite mine !

— Ça va mon ange ! C’est douloureux, mais j’ai papa avec moi. C’est le meilleur médecin du monde, il s’occupe déjà trop bien de moi. Je vais pas arrêter de le soûler le pauvre…

Je rigole et j’embrasse Gabi sur la tempe.

— J’voulais apprendre le skate pour vadrouiller avec vous, mais j’suis une grosse merde. Ma jambe plâtrée pour les prochains mois le prouve.

— Mais dis pas ça ! Moi je tombe tout le temps !
— Et aucun de vous n’est une grosse merde…, je dis en mettant un coup de coude discret à Matthew.

Même Aria lui prouve qu’il n’y peut rien.

— Demain je rentre et je passe le week-end avec vous !! Je vous lache pas. Faut vous reposer ! T’as un plâtre ? Moi je déteste le plâtre. Ça gratte, ça pue… heureusement que papa est là, c’est le meilleur garde malade du monde !