You and I go hard at each other like we're going to war - Alexis & Charlie

— Si demain j'avais une proposition de fou, tu quitterais tout pour me suivre ? Vraiment ?

Je demande, intrigué et curieux.

— Tu partirais avec moi quand j'en ai besoin ? Tu m'aiderais à concilier travail et vie personnelle ? Tu te fatiguerais autant à partir avec moi aux quatres coins du monde, simplement pour que je fasse des photos de fou, qui change de ces mariages à la con ?

Elle fait naître une idée folle en moi et j'essaie de faire taire la voix dans ma tête. J'écoute ce qu'elle a à me dire. J'écoute toujours mon bébé.

Je lui adresse un sourire amoureux, mes yeux pétillent, j’en suis sûre.

— Si demain tu as une super proposition et qu’il faut que je quitte tout, je le fais. Sans hésiter. C’est vrai que j’aimerais ne pas être complètement nomade et vivre ici plus longtemps qu’ailleurs mais... je te suivrai.

— Et si un de ces jours on avait assez d'argent pour partir faire le tour du monde, histoire que j'expose tout ça après dans la galerie que tu tiendras, tu serais toujours partante ?

Ça y est, la voix dans ma tête est sortie.

— Je te suivrai. Et je souhaiterais même que tu m’apprennes tout ce qu’il faut savoir pour tenir une galerie.

Je n’ai peur de rien, il le sais.

— Mais j’aimerais qu’on rentre ici de temps en temps malgré tout.

Parce que poser ses valises chez soi aide à garder les pieds sur Terre.

— On aura forcément besoin d'un pied à terre pour élever correctement notre petit mec que je jetterais la boue.

Je la taquine, et en même temps, pas tant que cela.

— Je me verrais bien vieillir ici tu sais. À White Falls, là où j'ai tout vécu, là où je t'ai rencontré, là où j'ai commencé à t'aimer. Mais on pourrait partir, je sais pas... Quelques semaines par-ci par là pendant un an. Et commencer a se recréer notre vie ici après !

Quelques semaines, c’est parfait. Quelques mols... ça aurait été plus compliqué ; j’ai rapidement le mal du pays.

— On pourrait faire ça, oui. Puis acheter l’un des vieux bâtiments à rénover, le transformer en loft, en atelier et en galerie.

Je prends son bol et je le pose sur le côté pour grimper à califourchon sur lui.

— Et si on part que quelques semaines, je peux passer à mi-temps à l’hôpital et m’arranger pour garder un pied là-bas. Je vais demander une promotion. Les personnes plus haut placé n’ont pas besoin d’être sur place tout le temps dans l’administration. J’vais m’arranger, tu vas voir.

Je dis en souriant contre ses lèvres.

Hier soir je me faisais casser la gueule à un mariage et à peine douze heures plus tard, nous voilà en train de payer d'un projet qui pourrait être le plus fou de toute notre vie.

— Tu peux même leur dire pour quoi c'est. Et s'il y a un maximum de temps où tu peux ne pas être sur place, on s'arranger pour ne partir que ce laps de temps là ! S'il y a moyen que tu gardes ce job, autant le faire !

Qu'elle me suivre d'accord, mais si en plus elle peut garder le métier qui lui plaît à elle, je ne m'en sentirai que plus heureux.

Je passe mes mains autour d'elle et le baiser de Lexie me fait pousser des ailes.

— Merci de t'être dit un jour que peut-être je pourrais t'apporter du positif et d'être venue jusqu'a moi. Je ne ferai pas tout ça sans toi avec moi !

— La communication, mon amour. Si tu ne m’en parle pas, comment tu veux que je sache, hein ?

Je caresse tendrement son visage.

— Je suis avec toi. Tu as énormément sacrifié pour moi, alors je peux sacrifier un peu pour toi. Je peux prendre un an de congé sans solde, aussi. Il y a toujours besoin d’infirmière. Mais bon, en attendant faut changer ton pansement sur le nez.

Je dis avec une petite grimace.

Je l'embrasse doucement, l'écoutant attentivement et puis elle parle de mon pansement et je redescends tout de suite.

— Je vais jongler pas vrai ? Je peux pas le garder ? Genre... Trois ou quatre jours ? Ou assomme-moi avant s'il te plaît. Je m'en fous de passer pour une chochotte !

— Alors si tu t’en fous de passer pour une chochotte, accepte la douleur et pleure s’il le faut.

Je dis avec un sourire.

— Après, tout pourra le garder plusieurs jours mais celui-là est mal fait. Alors on le change. Je vais être douce et faire très attention. D’accord ?

— Mais je m'en fous de pleurer, je veux pas avoir mal. Hier ça m'a suffit.

Je grogne, mais qu'est ce que ça va changer, concrètement ?

— Et pourquoi ces cons m'ont fait le pansement s'ils savent pas le faire ? Ils peuvent pas envoyer des gens compétents non ?

Je demande, toujours en râlant, même si je sais qu'Alexis elle fera le plus attention qu'elle le peut.

— Ils savent, mais je fais mieux.

J’embrasse ses lèvres et je me lève pour aller chercher tout ce qu’il faut.

— Tu as déjà pris des médicaments alors ce sera moins douloureux qu’hier. Je vais à peine toucher ton nez mais il sera bien maintenant et ça te soulagera, d’accord ? Après si on fait attention et qu’on ne le mouille pas, tu peux le garder très longtemps.

Je reviens de la salle de bain.

— Allez, installe toi bien.

Je la regarde longuement, l'air de dire que je n'ai aucune idée de comment bien m'installer pour qu'elle puisse faire ça comme elle le veux. Alors Lexie prends même ça en charge et m'installe de manière à faire ça au mieux pour elle.

— Avoir une infirmière à la maison, c'est une des plus belles choses existant sur terre.

Je rigole, mais la réalité me rattrape vite quand elle s'attaque à mon nez.

— Ok, j'ai vraiment très mal. Je souffre. Ça va aller. Je vais bien. Je t'aime. Ça va.

Je ne lui parle pas, je n’essaie pas de le rassurer non plus parce que je reste concentrée pour aller au plus vite. Je vois bien qu’il a mal et quand j’ai terminé, j’embrasse ses lèvres.

— Voilà, ça y est, Chéri. C’est bon. Désolée. C’est tout beau, y a plus de sang.

Je serre les dents encore dix bonnes secondes avant de me décontracter entièrement.

— Merci mon bébé. Je me sens... Horriblement mal, mais au moins je suis redevenu beau gosse.

Je rigole, avant de m'allonger et de la serrer contre moi.

— Tu voudrais bien continuer de me lire le bouquin de la dernière fois ? Que je me concentre sur ta voix le temps que les médicaments fassent effet ...

— Hm... ouais.

Je dis en essayant de me souvenir de l’endroit où je l’ai rangé.

— Ah !

Il est dans le salon. Je me lève et je vais rapidement le récupérer avant de me rallonger. Cette fois-ci, c’est moi qui me blottis entre ses jambes, contre son torse. J’ouvre le livre et je retrouve rapidement la page pour poursuivre ma lecture.

Elle me lit un livre dont j'ai déjà oublié le titre, mais j'adore découvrir de nouveaux bouquins comme ça. Généralement elle fait ça quand je bosse, mais j'avais besoin de me changer les idées et de me détourner de la douleur. Et Alexis sait faire ça à merveille.

Je crois même qu'au bout de plusieurs chapitres, mes paupières se ferment sans que je ne le veuille.

La respiration régulière de Charlie et ses légers ronflements que j’aime tant m’informent qu’il dort profondément. Je m’arrête et je me relève doucement. Je lui mets le drap sur lui et je vais dans le salon ranger un peu ce qui traine.

Quand je vois l’heure, je me dis que je vais en profiter pour aller chercher chinois alors je m’habille et je quitte l’appartement après avoir laisser un mot sur le miroir avec mon feutre veleda. C’est sûr qu’il aura envie d’aller pisser s’il se réveille avant que je ne rentre.

Quand je me réveille, Lexie n'est clairement plus à côté de moi. Je l'appelle une fois, deux fois et finalement, personne me réponds. Il est déjà tard, elle est peut-être sorti acheter quelques trucs.

C'est quand je me lève pour aller aux chiottes que je vois son mot sur le miroir et ça me fait rire. Elle savait pertinemment qu'elle serait ma routine au réveil. Je crois qu'on se connait un peu trop elle et moi ! Enfin, non, on ne se connaîtra jamais trop.

MMS de Charlie à Alexis.

T'as un mâle comme ça dans ton lit et tu l'abandonnes ?

Je suis en train de rentrer quand je reçois son message. Je fais bien attention et j’arrive à l’ouvrir. J’éclate de rire en pleine rue et je pose mon sac de nourriture pour pouvoir lui répondre.

SMS : tOI TAS UNE BOMBE COMME MOI ET TU TENDORS EXCUSE MOI BG

Je suis fan. De ses majuscules, de ses apostrophes nulle part, de tout. Et je suis mort de rire face à sa repartie.

SMS de Charlie à Alexis.
Excuse moi, mais tes seins sont tellement confortable aussi ! Autant que j'en profite de toutes les manières possibles !

Je me réarrete deux mètres plus loin. Je rigole parce que je suis raide dingue de lui et complètement niaise.

SMS - jE RENTRE OK A TOUT DE SUITE CHERI JE TAIME MAIS JE PREFERE QUAND TU CARESSES MES SEINS PLUTOY MMMMMML MINCR JAI PAS TROÛ
SMS - cE PPRTYU
SMS - J’arrive chéri. Je t’aime.
SMS - .Quand on appuie sur micro ça écrit les messages tout seul point d’exclamation
SMS - OUPS
SMS - A TOUTE

Je range mon portable une bonne fois pour tout, fière de ma découverte. Ça va me faciliter la vie, si je m’en souviens.

Quand je rentre, Mme Suzie m’interpelle : elle passera elle-même à 18 heures.

Je monte rapidement chez nous et j’ouvre la porte.

— C’est moi !

Oh putain. Quand je vois qu'elle a trouvé le micro, je rigole d'avance. Je vais avoir le droit à des messages mémorables et je suis certain que parfois elle fera ça sans se douter que, du coup, tout le monde entends ce qu'elle raconte.

J'ai à peine le temps de traîner sur le net plus de quelques minutes qu'elle arrive à la maison telle la princesse qu'elle est.

— Coucou ! Tu veux toujours que je te caresse les seins ?

Je rigole en me relevant pour aller l'accueillir. On croirait qu'on s'est quitté y'a des heures.

— Toujours, ouais.

Je dis en déposant un baiser sur ses lèvres avant d’aller poser mes courses sur le plan de travail.

— Ça va ton nez ? Tes points ? Comment tu te sens ?

Je demande avant d’aller me blottir dans ses bras.

— Mieux maintenant que t'es là.

Je grimace, mais elle sait au fond que ce n'est pas faux. J'aime passer du temps avec elle, je passerai tout mon temps à ses côtés si c'était viable.

— J'ai un peu moins mal, les cachets doivent faire effet ! J'ai juste peur de m'etouffer avec les sushis en mangeant !

Je poursuis en voyant l'intérieur du sac. C'est une championne !