You and I go hard at each other like we're going to war - Alexis & Charlie

— Mais tu jetteras pas mon fils dans la boue non plus, j’te rassure.

Je dis en riant.

— En plus Adam veut une fille donc on pourrait ensuite les marier. Ce serait hyper cool, avoue.

Il me dit qu’il a faim alors j’attrape le plateau pour verser le lait dans nos bols et je lui tends le siens.

— Voilà. Et si, j’ai prévu des trucs. Plein. Te faire des câlins, des massages, changer tes pansements, t’aider à te doucher et faire l’amour sous l’eau, aller chercher chinois dans notre restau qu’on adore mais qui livre pas, récupérer la soupe de Mme Suzie pour ce soir.

D’ailleurs, j’attrape mon portable pour envoyer un message : BONJOUR MME SUZIE CHARLIE EST TRÈS MALADE POURRIEZ-VOUS LUI PRÉPARER UNE SOUPE MERCI JE VOUS RAMÈNE DES NOUILLES SAUTÉES À LA CREVETTE À TOUT A LHEURE MERCI SIGNÉ ALEXIS ROSE MILTON

— Voilà, j’ai envoyé un message. Est-ce que tu vois autre chose que je pourrais faire ? T’acheter un cadeau avec les £300 de plus que j’ai ramené ?

— La fille d'Adam épousera le fils que j'aurais traîné dans la boue derrière ton dos !

Je lui souris en lui envoyant un baiser, puis je l'écoute me raconter le programme du jour. Avant de la voir prendre son portable et envoyer un message.

— T'as toujours pas compris où est-ce qu'on enlevait la majuscule ?

Je demande en riant en regardant par dessus son épaule.

— Et les apostrophes Lexie ! Et... Putain attends, pourquoi tu signes Milton ? T'as peur qu'elle sache pas qui tu es si tu précises pas mon nom ou quoi ?

Ok, c'est pas super poli, mais je ne réponds même pas à ce qu'elle me dit en posant le téléphone. Même si je nous vois bien dépenser ses 300€ en se faisant un petit week-end en amoureux.

Je lève les yeux au ciel, c’est lui que je vais trainer dans la boue s’il continue.

— Si je sais, mais ça s’active comme ça ! De toute façon on me comprend donc c’est le principal.

Quand il me demande pourquoi je signe Milton, je pouffe rire ; ça me semble évident.

— Bah sur notre boîte aux lettres c’est écrit « Mme & M. Alexis Rose & Charlie Milton » donc les gens pensent que mon prénom c’est Alexis Rose. Genre un prénom composé. J’l’ai su en allant au supermarché y a au moins trois ans car j’avais croisé le gardien et il m’avait présenté à son fils en disant « c’est l’une des locataires, Alexis-Rose Milton » mais il était tellement gentil.. j’ai pas voulu le couper dans son élan alors j’ai rien dit et maintenant voilà.

Je pars dans un fou rire incontrôlable.

— Ma vie sans toi, ce serait l'ennui total mon Bébé.

Je lève les yeux au ciel et je la serre contre moi.

— Donc en fait, tout cet immeuble crois qu'on est marié depuis des années. Tout est absolument normal. Et toi, tu préfères ne pas dire ton prénom pour ne pas vexer le gardien. T'es vraiment... La gentillesse incarnée je te jure. Comment tu pourrais ne pas savoir t'occuper de notre bébé. Il aura une maman géniale !

Je souris quand il me dit que je serai une bonne mère, mais je ne réponds pas car ça m’effraie encore pour l’instant.

— Mais le pauvre ! J’allais pas lui dire « nan mais alors par contre c’est Alexis mon prénom, j’suis pas du tout mariée » fin... j’m’en fous. J’trouve ça cool. Quand je vais boire le thé chez Brenda du rez-de-chaussée, elle me dit « alors ton mari, ça va ? » et j’suis là « bah ouais, ouais, il est sur quelques gros contrat »...

Je dis en riant.

— J’trouve ça trop cool. Dommage que ça soit pas pareil, ça éviterait à mes collègues de forcer tout le temps.

— C'est déjà tout comme, en même temps. On vit ensemble, on paie tout ensemble, on respire ensemble... Le mariage ça nous donnera juste le même nom. Mais comme tous nos voisins pensent déjà qu'on l'a.

La voir sourire est magique. Je pourrais fondre rien qu'à la regarder. Puis j'enchaîne sur ses collègues.

— De forcer tout le temps ? À propos de quoi ?

Je demande en levant les yeux au ciel.

— Si ce sont les deux connasses de la dernière fois, je vais leur parler deux minutes !

Et je réfléchis.

— Putain non ! Tu te fais draguer au boulot ???

Oui, c’est tout comme. Puis je le demanderai en mariage dans les années à venir et ce sera super cool.

— Bah...

J’vois pas de quelles connasses il parle avant qu’il ne réalise et ça me fait sourire. Un peu.

— Ouais. J’crois que la fois où on a parlé de cul j’aurais dû me taire. Enfin ils en parlent tout le temps mais j’aurais pas dû intervenir. Mais je comprenais pas mes collègues - filles - et voilà.

Je soupire.

— J’ai l’impression qu’on peut parler de cul avec personne. Ou alors faut mentir. Mais moi j’ai connu que deux personnes dans ma vie alors je me renseigne, ils avaient l’air si bien informé... tu vois ? J’crois que c’était une mauvaise idée.

— C'est un truc que je comprendrais jamais. Entre mecs, on parle souvent de cul ! Même à la télé, on voit souvent des mecs le faire. Mais dès que c'est vous, on croirait que c'est... Un péché mortel.

Je trouve ça stupide, parce que c'est un fossé inutile que la société creuse entre les hommes et les femmes. Moi j'aime bien pouvoir parler de sexe avec Lexie et jamais j'ai trouvé ça vulgaire ou dégradant pour l'un de nous.

— Pourquoi c'était une mauvaise idée ? Ils se sont moqués de toi parce que t'en as parlé aussi franchement qu'avec moi ?

Je secoue la tête.

— Non, ils se sont pas moqués. Mais oui, j’en ai parlé comme j’en parle avec toi parce que c’est pas un sujet tabou.. enfin je pense pas. Elles arrêtaient pas de dire qu’elles refusent de faire des pipes et blah blah, j’ai demandé ce qu’elles faisaient à la place parce que j’trouve quand même que.. désolée Chéri, c’est pas hyper glamour, mais voilà, moi j’trouve que c’est important dans les relations sexuelles, dans les relations de couple. C’est donnant-donnant. Donc bon... maintenant je crois qu’elles me voient comme salope et les mecs bah si j’étais pas fidèle ça les arrangerait bien.

Je soupire parce je me sens bête.

— On dirait une gosse, je sais pas comment me comporter avec les gens. On peut pas être soi-même tout le temps et pourtant les gens disent qu’ils n’aiment pas les hypocrites. Donc quoi, c’est pas normal de sucer son mec ou personne d’autre que moi ne l’assume ?

— Personne ne l'assume. Enfin pas en dehors de chez eux ! T'es pas sur les réseaux sociaux, mais je peux t'assurer que c'est un gag permanent là dessus. Tous les hommes sont des violeurs, on vous maltraite toute, vous mettre à genoux pour sucer des queues c'est montrer que les femmes sont inférieures. C'est aberrant, j'te jure.

Je soupire, parce que ce que Lexie trouve normal, plein d'autres femmes le trouve normal aussi. Mais devant les gens, au travail, entre copines, elles ne l'assument pas. Pas parce qu'elles trouvent ça mal, mais parce qu'elles pensent à ce que les gens diront d'elles. Ma Lexie s'en fout de ça,alors forcément...

— C'est pas toi qui sais pas te comporter. C'est eux qui sont incapables d'agir comme ils le sont vraiment. Y'a que quand ils sont bourrés qu'ils sont eux même, parce qu'ils ne peuvent pas se contrôler. Nous on s'en fout, de ce que les gens pensent. Et du coup, ça nous permets d'etre sûrement bien plu épanouis qu'eux sexuellement parlant !

Je lui souris ; je crois que je vais malgré tout ne plus parler de ça au travail.

— Fais-moi un câlin.

Je dis avec une petite moue avant de me blottir contre lui en faisant attention de rien renverser.

— Heureusement que t’es là toi. J’aurais jamais survécu dans ce monde-là.

Je la laisse se blottir contre moi et je la retiens avec tendresse.

— T'es pleine de ressources, t'aurais réussi à t'en sortir. Mais je préfère quand même qu'on se soit trouvé. On est bien mieux tous les deux !

Je souris en attrapant malgré tout un bol de céréales.

— C'est pas que je m'en fous de ton câlin. C'est juste que je vais crever si je mange pas !

Je rigole sans pour autant la lâcher.

— Je t’aime.

Je crois que c’est important qu’il s’en rappelle maintenant.

— Et je t’ai pardonné le maki. J’ai toujours confiance en toi et je t’aime. Je sais que tu me veux du bien. J’en ai conscience.

Je m'arrête instantanément dans mon geste.

— Jamais je ne te ferais du mal volontairement et je suis vraiment heureux que tu en es conscience. Parfois j'agis encore comme un grand enfant, mais c'est toujours avec un bon fond. Surtout quand il s'agit de toi... Alors merci.

J'embrasse tendrement sa main.

— Parce que je t'aime aussi et que la vie sans toi pendant une semaine, c'était l'enfer.

Je lui souris tendrement.

— N’y pense plus alors... je vais bien m’occuper de toi aujourd’hui. Et demain et pendant cinq jours. Et tu peux être fier d’avoir défendu ces filles même s’ils étaient dix. Je suis vraiment fière d’être ta copine.

— Ma grand mère me renierait si je prenais les femmes pour un morceau de viande. J'ai pas été élevé comme ça et j'arrive pas à tolérer ces comportements là chez les autres. Ça me semblait évident d'intervenir.

Les gens sont cons et la connerie, ça m'énerve.

— D'ailleurs y'a longtemps que t'as pas vu mamie ! On pourrait aller y manger un de ces jours. Si tu veux bien sûr...

— Oui, mais parfois même si on est bien élevé, on peut avoir peur pour soi... ou bien penser à soi, à la peine qu’on pourrait causer aux gens qu’on aime s’il nous arrivait malheur et on n’agit pas.

Je lui souris.

— Ne sois pas trop dur avec ceux qui n’osent pas agir. Sache juste que je suis extrêmement fière de toi. Et je serais ravie d’aller prendre un thé chez ta mamie ! Ça fait une éternité que je n’ai pas mangé son cake à la banane.

— J'avais pas vu les choses ainsi. Tu crois que parfois on pourrait ne pas agir parce qu'on a peur pour nous ?

Je demande sincèrement. Je ne suis pas adepte de baston, mais je n'ai jamais eu peur de me battre pour les choses que j'estimais juste. Aujourd'hui de nouveau. Mais je ne m'étais jamais dis que certain pouvait être effrayé de défendre leurs idéaux, et n'etaient pas juste des cons.

— Son cake à la banane bon sang ! Le Graal sur Terre ! On attends que mon visage aille mieux ? Je ne veux pas l'inquiéter plus que ça, alors que c'est rien de grave ! Elle sera ravie de te voir !

— Bah ouais.. je pense. Moi j’ai peur de rien, mais toi t’as toujours peur pour moi et tu veux pas que je fasse certaine chose. On n’est pas de bons exemples... mais Adam au lycée par exemple.. il se faisait emmerder et il disait rien. Je pense qu’il avait juste envie qu’on lui foute la paix. Logan.. il est moins bagarreur qu’avant, tu m’as dit ? Il a une fille, il doit y penser, non ?

Je lui souris. Je pense qu’ils sont les premiers à être adorables et à défendre leurs idées si nécessaire. Mais nous.. on est plus impulsifs et moins réfléchis. Et je le suis encore moins que Charlie, j’en ai conscience.

Je souris, je préfère prendre le thé plutôt que manger là-bas. On mange toujours trop.

— Vaut mieux attendre, tu vas l’inquiéter. Mais appelle-là pour le lui dire. D’ici deux semaines t’auras plus que les points, elle sera contente ! Et moi aussi.

Je reconnais. Je l’adore et elle m’a beaucoup aidé.

C'est vrai qu'Adam n'a jamais été quelqu'un qui se défendait,pourtant ca n'en fais pas quelqu'un d'égoïste ou qui ne sait pas ce qu'il veux.

— Peut-être que nous aussi un jour on se calmera ! J'ai du mal à l'imaginer, mais qui sait ?

Je souris en la serrant brièvement contre moi. Si Logan s'est posée, ca veux bien dire qu'instituts capable de le faire.

— Deux semaines ? Mais qu'est ce que je vais faire pendantyput ce temps ? Je peux pas prendre de photos avec mon oeil dans cet état !

Je geins en me rendant compte que ça s'annonce compliqué à vivre. Et je ne pourrais même pas aller passer le temps chez ma mamie.

J’ai de gros doute quant au fait qu’on se posera un jour, mais je lui souris. On n’est jamais à l’abri de rien.

— Pour commencer, on a cinq jours tous les deux, ça devrait pas être trop difficile. Et ensuite... tu vas enfin pouvoir retoucher les photos qu’on a prise en vacances l’année dernière, en Écosse, et les envoyer à un magazine de voyage. Tu vas être payé suffisamment pour compenser ton repos forcé, non ?

C'est vrai que je dis bosser sur ces photos depuis une éternité et que je ne prends pas la peine de le faire. Pourtant, c'est de loin ce genre de clichés sur lesqels je préfère travailler.

— J'espère qu'elles seront assez bonnes pour eux. Ça peut rapporter beaucoup, mais seulement s'ils décident de prendre le lot. Alors le tout doit être parfait !

Alexis vient de me donner la motivation nécessaire et je sais que je vais me mettre dessus des qu'elle devra aller travailler.

— T'es ma muse, en fait.

Je souris contre sa peau.

Je souris bêtement.

— Ce sera parfait, Chéri. Nous avons les meilleurs album photo du monde grace à toi. Tu devrais d’ailleurs chercher un contrat pour ce genre de photo.. c’est ce que tu aimes et ils te paieraient tes voyages.

— On me paierait pour être loin de toi pendant des jours ? J'ai pas envie de ça.

On me l'a déjà proposé, mais je ne suis pas ce genre de personne. Je n'ai pas forcément de limites, hormis Alexis. Je ne peux pas vivre loin d'elle. Pas dans ce genre de cas.

— J'adore la photo de voyage, mais si t'es pas là pour partager le voyage avec moi, il est où l'intérêt ?

— On économise tout le temps, Chéri ! On fait attention à tout pour ne jamais se retrouver dans la merde. De la thune on en a à en chier sur plusieurs comptes... si je travaille autant, c’est parce que j’ai pas envie d’être toute seule. Mais si jamais tu voulais que je te suive dans ton travail, je le ferai, tu le sais bien. Arrête de refuser des propositions de travail comme si on était des vieux. Tu dois aller en Australie pour faire un shooting ? Bah pas de problème. On y va. T’es excellent dans ton travail et tu pourrais même avoir une galerie ! Tiens, je pourrais la tenir, moi, ta galerie. J’aime mon métier, c’est vrai, mais je t’aime bien plus encore alors s’il faut que j’envois tout chier... je le ferais.