You and I go hard at each other like we're going to war - Alexis & Charlie

— J'ai conscience de pas être une horreur, mais on parle de Butler là quand même.

Je soupire en la serrant contre moi. J'adore la simplicité de notre vie parfois, je pourrais rester ainsi des jours durant je crois.

— À quel moment ? Quand c'est un gros macho qui croit pouvoir choper la terre entière ? Je serai légèrement offusqué, je dois t'avouer !

— Il est pas macho, il a été blessé par une femme et c’est pas ça... sa manière d’être entier et son franc parlé. Son humour. Son charme, sans parler du physique. T’es tout ça et aussi captivant et je m’ennuie jamais avec toi. Quand t’es pas là tu me manques et je suis perdu.

Je dis avec des étoiles plein les yeux.

Je prends tout de suite les choses avec beaucoup plus de... Fierté ? Je m'en suis toujours foutu de plaire aux autres. Ma belle gueule c'est un truc dont j'ai profité pour serré des filles quand j'étais ado et en peine de cœur parce qu'Alexis avait quelqu'un, mais au delà de ça, je m'en branle. Par contre, que la personne que je suis dans son ensemble plaise autant à la femme que j'aime, ça me fait battre le cœur à une vitesse impressionnante.

— Tant mieux, parce qu'on a énormément de temps à passer tous les deux ! Alors vaux mieux que tu trouves tout ça captivant, on va encore mieux vivre notre vie de folie.

Son regard me fait fondre et je me penche vers elle pour l'embrasser, en faisait passer autant d'émotions que je le peux à travers ce baiser.

Je réponds à son baiser avec passion avant de passer mes bras autour de sa taille pour le forcer à s’allonger et pourvoir m’allonger contre lui.

— Serre-moi fort, fort, fort.

Je me blottis bien contre lui et je lance le film. L’espace d’un instant, je crois même que je peux m’endormir, mais je sus gênée par une sensation désagréable et, en plein milieu du film, je me lève rapidement pour courir aux toilettes et vomir le peu de chose que je viens de manger.

Sans que rien ne le prévienne, Lexie se lève et court dans l'appartement. Je me dis qu'elle doit avoir une envie pressante, mais au bout de seulement quelques instants j'entends un bruit tout autre.

— Mon bébé ?

Inquiet, je la rejoins rapidement et j'attrape ses cheveux pour l'empêcher de se vomir dessus. C'est une situation qu'on connait bien, malheureusement, alors je sais plus ou moins comment agir.

— La nourriture passe pas ?

Je déteste vomir. C’est douloureux, ça pue. C’est infecte. Pourtant, j’ai bien dû vomir dix fois plus que tous les gens au cours de leur vie. Je me disais toujours que je m’y habituerais, mais non. C’est toujours horrible et insupportable. Mais Charlie est là, il tient mes cheveux et, en un sens, je me sens mieux.

Je m’assois par terre et je me sens vraiment soulagée d’avoir vomi. C’est très étrange.

— Je crois oui. Je me sens mieux, là.

J’ai souvent mal au ventre, depuis toujours. Il le sait alors c’est vrai que j’ai du mal à savoir quand c’est pire que d’habitude.

— Horrible.

J’essuie ma bouche et je me relève doucement pour me rincer au lavabo.

— Peut-être que c’est le saumon ? Je sais pas. La vache, j’étais pas bien.

Je crois que jamais je n'arriverais à ne pas m'inquiéter en la voyant vomir, pour le reste de nos vies. Mais je suis rassuré de voir qu'elle se sent déjà mieux et que les couleurs lui reviennent vite au visage.

— Il fait chaud, ça a peut-être tourné un peu sur la route. On va jeter ceux qu'il reste, pour ne pas prendre de risques.

Elle acquiesce en se redressant du lavabo et je l'attrape sous les genoux pour la porter telle une princesse. Avec son gabarit, vomir peut vite lui faire perdre des forces.

— Mon petit bébé, tu veux que je te prépare un thé ? Ça va te faire du bien.

Je passe mes bras autour de son cou avec un sourire amusé et je m’accroche à lui volontiers.

— Avec plaisir, Chéri.

Il me pose sur le canapé et file dans notre coin cuisine.

— En fait, si on a plus grand, je pourrais pas te voir partout où je suis. Comment survivre ??

Je dis en riant. Mon portable sonne alors je me penche pour regarder. C’est l’un des nombreux rappels que Charlie m’a programmé.

— Hein ? C’est quoi ça, pharmacie pill—oh putain.

Quand je regarde la date, mon cœur fait un bon.

— Charlie, j’ai pas mes règles.

Tout comme j’ai les seins gonflés et plus gros — signe que j’allais avoir mes règles, mais je ne les ai pas. Pendant des années, j’ai pas eu mes règles, soi-disant parce que je me sous-alimentais, et ça fait à peine un an que ça rentre dans l’ordre. On a eu beaucoup de mal au début parce que ni lui ni moi n’avions l’habitude et qu’on s’est fait quelques frayeurs. Avec la pilule qu’on m’a donné je suis réglée comme un coucou et je réalise que là, je suis en retard. Vraiment en retard. On a déjà eu cette frayeur plusieurs fois. Chaque fois ça s’est bien fini, mais je ne suis jamais très sereine quand ça arrive encore.

— Hum ? On verra le mois prochain si...

Si rien du tout, en fait. Il me faut une demi seconde pour prendre conscience de ce qu'elle est en train de dire et je l'imagine déjà en train de se faire mille scénarios. On a déjà vécu des moments d'angoisse, ça ne peut pas être si horrible cœur situation.

— T'as beaucoup de retard ?

Je demande en arrivant dans le salon au pas de course.

— Ouais genre au moins cinq jours.

Je dis comme si c’était évident. J’oublie souvent de prendre ma pilule, c’est jamais à la même heure et avec mes horaires décalées, c’est pas toujours facile.

— Non mais ça doit pas être ça. Je suis vachement fatiguée en ce moment. C’est la fatigue. Ça va.

Je panique pour rien. Il y a vraiment peu de chance pour que je puisse tomber enceinte. On me l’a répété assez souvent.

— T'as oublié ta pillule dernièrement ?

Je demande, mais je connais déjà plus ou moins la réponse. C'est nouveau pour Alexis et entre le boulot et le reste, elle n'y pense pas toujours.

— Y'a pas une des filles au boulot qui pourrait faire une prise de sang ? On serait sûrs et si c'est juste la fatigue, t'as peut-être un manque de fer ou de quelque chose ?

J'essaie de rester calme. S'emballer, c'est prendre le risque de faire naître la panique ou quoique ce soit d'autre. Je lie mes doigts aux siens et je lui souris tendrement.

— J’en sais rien. J’y vais pas avant cinq jours. Je l’ai pas vraiment oublié, je l’ai pas toujours prise aux bonnes heures.

Je regarde nos doigts enlacés et j’ai l’impression que c’est un moment important dans nos vies. Pas comme toutes les autres fois où on a paniqué inutilement.

— Et si on allait à la pharmacie, hein ?

J'ai l'impression que ce n'est pas vraiment réel. On a parlé d'avoir un enfant ces derniers jours et coïncidence, elle n'a pas ses règles. C'est peut-être juste une réaction face à tout ça ? Ça marche comme ça le corps humain, pas vrai ?

— On file mettre une veste et on y va ?

Je crois que c'est importante de faire ça ensemble. Parce que s'il y avait la moindre possibilité que ce soit plus que de l'affolement, est-ce que ce serait si dramatique cette fois ?

Je tremble un peu, c’est très étrange. Mais je n’hésite pas longtemps avant d’acquiescer, bercer par une forme d’excitation que je ne connais pas.

— D’accord, oui ! On y va.

Je me lève et je le laisse tout préparer. Je crois qu’il est aussi paniqué que moi.

J'enfile une paire de baskets, j'attrape mes clés et ma veste, je laisse le temps à Lexie de faire de même été deux deux, on est déjà dehors tous les deux.

— On y va à pied ? Je suis pas sûr de pouvoir conduire avec ma main et je suis pas sûr non plus de vouloir monter sur le scooter.

Je la taquine, pour essayer de détendre un peu ce qui se trame actuellement.

— Ça va nous balader un peu, autant en profiter.

Ma main ne lâche pas la sienne, comme si nous nous permettons de tenir debout l'un et l'autre. Je ne saurai dire si je suis peureux ou excité. C'est plus bizarre que jamais !

— On y va à pied, oui.

Au bout de quelques mètres seulement, je lâche sa main pour passer mes bras autour de sa taille. On met à peine dix minutes à rejoindre la pharmacie. C’est Charlie qui parle le premier pour demander un test de grossesse et j’interviens rapidement.

— Non. Cinq. Et au moins trois de marque différentes.

Quitte à pisser toute la journée, il est hors de question qu’on ne soit pas sûr. En rentrant à la maison, on s’arrête pour prendre du jus de pomme en quantité et on rentre.

— Je me sens trop bizarre. J’aimerais mieux que tu le fasses pour moi. Mais j’deviens irrationnelle, là. Imagine que c’est vrai, cette fois ?

Je lui là postée devant les toilettes avec mon premier test à la main.

— Tu serais content ?

— Moi je veux bien pisser dessus, mais je ne pense pas que ça nous aide beaucoup.

Je souris, puis l'accompagne jusqu'aux toilettes. Qu'est-ce qu'on s'en fout de pisser la porte ouverte d'habitude ? Ça va pas changer à cet instant précis.

— J'arrive pas à me dire que ça peut être vrai. On a connu ça tellement de fois.

Je me pince les lèvres. La différence avec les autres fois, c'est qu'aujourd'hui on serait prêt à ce que ce soit réel. Et si je laisse la panique de côté, j'avoue sans aucune honte que je serai content. Vraiment très content.

— Mais je crois qu'une part de moi espère très fort. On serait heureux, tous les deux, non ?

— C’est bizarre mais.. cette fois, je sens que c’est pas une blague.

Je dis quand même avant d’ouvrir le premier test.

— Bon bah... j’ai pas trop envie de pisser en plus.

Je rigole nerveusement et après les quelques secondes de notre vie à regarder un truc plein de pisse, on voit les deux barres apparaître. Deux barres.

— Charlie, j’crois que j’ai des problèmes de vue.

— Je ne crois pas, non.

Je fixe les deux barres en me demandant si ça peut disparaitre au bout de quelques secondes. L'espoir est à porté de main et je me rends compte à cet instant précis que je veux que ces deux barres restent ici.

— C'est fiable ces trucs là pas vrai ?

Je demande à Alexis en relevant les yeux vers elle.

— Genre si je me mets à chialer, tu peux pas me dire après que c'était une erreur ? Si ?

— J’en sais rien... j’vais boire beaucoup de jus de pomme.

Je dis en me relevant. Mais je vois à quel point il est ému, ses yeux pétillent et ça me prend à la gorge.

— T’es ému mon amour...

Je dis en m’approchant pour caresser son visage.

— Je crois vraiment que c’est pas une blague. Tu vas être papa, Charlie.

— On va avoir un bébé... C'est plus que de l'émotion ça.

J'accroche mes doigts aux siens et je crois que jamais je ne l'avais regardé avec autant d'amour qu'aujourd'hui. Et Dieu sait à quel point j'en suis fou, pourtant.

— Je t'aime plus que tout au monde.

Mes lèvres trouvent les siennes avec avidité et bien vite, je la prends dans mes bras pour être encore plus prêt d'elle.

— On va avoir un bébé putain !

Je me blottis dans ses bras et j’embrasse ses lèvres à plusieurs reprises. Mon cœur s’emballe et je crois que, moi aussi, je suis heureuse.

— Je suis carrément effrayée, là. Mais je me sens heureuse et te voir comme ça, c’est...

Je lui fais plein de bisous, là où il n’a pas mal.

— Je réalise pas. J’ai l’impression que c’est pas réel.

— Je ne réalise pas encore non plus je crois.

Mais ça ne m'empêche pas de la serrer fort contre moi.

— Tu vas en faire d'autre ou cas où hein ? Qu'on soit sûrs ? Quitte à ce qu'on en ai prit plusieurs. Quelque soit le résultat, on est ensemble mon bébé. On sera tous les deux pour vivre les choses !

— Oui. Je vais tous les faire. Et toi tu pisses sur celui-là, c’est le même que moi. Parce que imagine ils affichent tous deux barres ?

Je n’arrive pas à réaliser.

— Mais qu’est-ce qu’on fait quand on est enceinte ? On va chez le médecin ? On fait quoi ? Je pouvais pas tomber enceinte à cause de mon poids... je pouvais pas et là.. Tu vois ? Je peux plus manger de poisson ? De fromage ? On va refaire des tests, avant. On sait jamais.

Je rigole, mais j'accepte bien vite l'idée de pisser là dessus moi aussi. Si ça peut nous convaincre un peu plus de la véracité de tout ca, je n'y vois aucun mal.

— Hey Bébé, calme toi.

Un sourire serein au visage, j'embrasse sa joue avec tendresse.

— On voit ce que donne les tests qu'il reste et s'ils sont tous positif, on appelle ton médecin ok ? On l'appelle, on lui dit qu'on pense que tu es tombée enceinte et que vis à vis de ton passif, on ne sait ni si on peut être sûr, ni comment s'y prendre. Il va nous aider, quoiqu'il se passe.