You and I go hard at each other like we're going to war - Alexis & Charlie

Je lève les mains pour indiquer que ce n'est en rien dans mes intentions. Au pire, je demanderais à Adam et Logan de le garder pour moi quelques temps.

— C'est vrai que pour tomber enceinte, tu m'as jamais vu dans mon plus simple appareil. Alors je comprendrais que tu tombes à la renverse en me voyant nu pour la première fois.

Nos rires ne durent pas longtemps, parce que mes lèvres trouvent rapidement les sienne.

— Bientôt on en aura une. Tu sais quoi ? On peut même regarder un peu les appartements après si tu veux, au cas où les voisins ne peuvent pas libérer le leur à temps ou prévoient autre chose.

On rigole et ça me fait du bien. En fait, je ris souvent avec lui et je réalise que c’est hyper important. On ne se fait jamais chier, tous les deux. C’est vraiment mon tout et ça m’émeut vraiment d’avoir un bébé avec lui. J’en suis même honorée.

Je me blottis contre lui pour lui faire un énorme câlin.

— Je t’aime, je t’aime, je t’aime.

Je m’en fiche de l’endroit où on va vivre, pour l’instant. Je sais que quand j’y songerai, je n’aurais pas envie d’aller ailleurs que dans cet immeuble.

— Ils vont partir, j’en suis sûre.

Je me serre contre lui encore quelques instants.

— Allez, on va se doucher. Et t’en parles pas à Logan pour l’instant ! J’te connais. Tu lui as déjà envoyé un message, c’est ça ?

— Même pas !

Je réponds, offusqué.

— J'ai failli, c'est tout.

Je rigole finalement, en l'entraînant dans la salle de bain.

— Mais je me suis dit que si par malheur Adam l'apprenait de la bouche de Logan, il allait m'en vouloir toute ma vie. Alors je vais essayer de me contenir tant que t'en parle pas à Adam, ou tant qu'on décide pas de leur annoncer ! Après combien de temps je vais tenir, ça, je sais pas !

— Au moins un jour ? S’il te plaît ? Qu’on partage ça tous les deux un petit moment.

Je dis en souriant avant de me défaire de mon peignoir pour rentrer dans la douche.

— Bon alors.. on va pas mouiller ton visage donc tu vas vraiment me laisser te laver les cheveux et tout et tout. Tiens mets ta tête en arrière et tu tiens ça. Merci.

On se débrouille tant bien que mal et il n’est pas mouillé d’une goutte.

— Je réitère : la baignoire nous manque. Ça va ? T’as pas trop mal à la tête ?

J'accepte sans sourciller pour attendre avant d'en parler aux garçons. Même plusieurs jours, je vais tenir. C'est vrai que pour le moment, ça nous fais un petit cocon dans lequel je me sens terriblement à l'aise.

— Je dis oui à la baignoire. La tout de suite, elle me manque terriblement !

On sort de la douche une fois l'épreuve passé et je garde Lexie blottie contre moi une fois qu'on est dehors. Il fait plus chaud avec sa peau contre la mienne.

— J'ai mal au cou à force d'avoir mis la tête en arriere, ça compte ?

— Oui ça compte, désolé chéri, je vais te masser un peu la nuque.

Je profite de ce câlin encore un long moment avant qu’on ne décide d’aller s’habiller. Enfin, d’enfiler un truc qui nous servira de pyjama. On s’échoue dans le lit, on allume la télé et je prends Charlie contre moi pour lui faire un massage.

— Faudra que tu regardes les symptômes que déclenchent une grossesse. Pour me dire de ne pas m’inquiéter si j’ai l’impression que ça va pas. Mais si moi je les lis, je vais tout avoir.

— Je vais tout regarde Bébé, ne t'en fais pas. Je vais être là à chaque pas et je ne te laisserais pas gérer ça toute seule une moindre seconde.

Je souris en fermant les yeux pour profiter du massage. Je ne l'ai jamais laissé seule depuis qu'on se connait, ça ne changera pas maintenant. J'espère qu'elle le sait.

— Tu voudrais pas reprendre le cabinet de Logan ? À priori il compte pas y retourner et tu fais de ces massages.

Je soupire de bien-être, puis je me reprends.

— Laisse tomber, c'est une idée de merde. Y'a que moi qui ai le droit à tes massages !

Je pouffe de rire.

— C’est exactement ce que j’allais te répondre, je masse que toi. Enfin sauf mes patients dans le coma, mais bon. Hey tu te rends compte que si on avait su pour Logan et Adam avant l’accident... j’aurais pu prévenir Adam ? C’est dingue, ça.

— Putain c'est vrai !

Je me relève pour la regarder rapidement dans les yeux, avant de me laisser retomber.

— Qu'est-ce qui est le pire ? Ne pas le savoir et le retrouver plus tard en sachant qu'il est l'amour de sa vie ? Où le savoir et avoir peur chaque jour qu'il puisse ne jamais se réveiller ?

Et en mourir... J'ai été tellement de fois le veiller à l'hôpital, chaque fois je me demandais quand est-ce qu'il serait là de nouveau. Adam aurait été comme un lion en cage s'il avait eu cela à vivre.

— Je crois que je préférai avec peur tous les jours mais être là et ne rien rater plutôt que passer à côté d’une épreuve comme celle-ci...

Je dis après réflexion.

— Ça doit être tellement dur de se réveiller comme ça, avec juste son meilleur pote, sans femme, sans enfant, sans maison... avec des séquelles.

Pendant plusieurs semaines il a refusé de parler à Charlie.

J'acquiesce. Personne ne peut imaginer ce que Logan a dû vivre au réveil, pas même les psys, les infirmières ou moi. Il était tout seul, il avait tout perdu et il ne lui restait qu'un carton dans le coin de sa chambre.

— Si Adam avait été là, je suppose que ça l'aurait aidé à se remettre sur pied plus rapidement.

Je soupire.

— Je suis content qu'ils se soient retrouvés. On est loin de tout savoir de ce qu'ils ont vécus, mais Adam n'était pas fait pour Maximilien. Maintenant ils font les lovers partout où ils vont ! Trop adorables ces petits cons !

Je souris parce que c’est vrai qu’ils sont adorables.

— T’es pire que moi, tu fangirles presque.

Je dis avant d’enrouler mes jambes autour de sa taille pour l’emprisonner.

— Tu savais qu’il avait des pertes de mémoire encore ? Il te l’a dit ?

Je demande alors que ça me traverse l’esprit.

Je grogne quand elle parle de fangirl, mais gentiment. Ouais j'ai chialé quand j'ai su qu'ils allaient se marier, et alors ? Lexie elle dit que c'est beau un homme qui pleure, alors je m'en fous, je m'accepte.

— Oui il m'a dit.

Je réponds, comme si c'était une évidence.

— Quand Olivia vient, il n'ose même pas sortir seul avec elle, au cas où ça lui arrive quand ils ne sont que tous les deux. Alors Adam est ravi de les suivre partout, et Logan est ravi qu'il les suivent, mais bon... Imagine si ça ne passe jamais et qu'ils veulent avoir un gamin un jour ? Logan il va être traumatisé. Ça peut encore se guérir après tant de temps, tu crois ?

Je secoue la tête.

— Non, j’pense pas que ça reviendra. Puis avec le temps, ça pourrait se dégrader. Parfois quand le corps est trop abîmé, il ne se répare pas. Puis parfois, y a des miracles.

Je reconnais aussitôt. J’ai entendu un milliard de fois que je pourrais pas avoir d’enfants. Que j’avais trop abîmé mon corps, que je serais stérile. Et voilà.

— T'es sérieuse ?

Je demande en me prenant un parpaing dans la gueule. Si je savais qu'il y avait peu de chances que ça aille mieux, je ne savais pas que ça pouvait aussi se dégrader.

— Si ça devait arriver, j'espère qu'Adam sait ce qu'il fait. On a beau être amis depuis dix ans, je lui en voudrait s'il devait quitter Logan un jour à cause de ça sous prétexte que c'est trop dur pour lui.

Les miracles de la vie sont présents parfois, mon bébé en est la preuve. Mais il a fallu des mois pour que son corps soit sain et de nouveau en forme. Le cerveau, c'est quand même vachement différent.

— Ça va me foutre le bourdon bordel.

— Il travaille beaucoup. Il va à l’hôpital régulièrement.. il veut pas que j’en parle à Adam mais il fait tout pour que les choses s’améliorent et tant qu’il reste actif et en bonne santé, rien ne se dégradera. Et Adam ne l’abandonnera jamais...

Je dis comme si c’était évident.

— Il a quitté le descendant d’un empereur qui lui a rénové l’église, symbole de leur amour, pour Logan. Fin j’sais pas... c’est quand même un truc de fou. Comme si toi tu partais avec quelqu’un d’autre parce que je tombais malade. Ça n’existe pas.

Ça me rassure de savoir que Logan donne tout ce qu'il peut pour rester en forme. C'était déjà quelqu'un de très actif de base, alors arrêter de bosser lui a permis de pouvoir se reprendre en main sur tous les points.

— Vu sous cette angle, c'est vrai que y'a peu de risques pour qu'Adam parte un jour. Il creverait tout seul au fond d'un trou sans Logan, de toute façon.

Je rigole, avant de me retourner pour pouvoir venir embrasser Lexie. Ma main trouve le chemin de son ventre, tendrement.

— Tout comme je ne t'abandonnerais jamais non plus. Jamais je ne risquerais de passer à côté de la vie parfaite qu'on a déjà de prévue !

— Ouais bah répète-le toi bien parce qu’à mon avis tu vas passer quelques mois compliqués...

Je dis en riant un peu. J’ai seulement vomi deux fois et j’étais déjà en larmes et agacée. Je n’imagine pas quand je serais vraiment fatiguée.

— Faut pas que je le dise au boulot, ils vont plus me donner d’heures supp !

— Tu vas pas continuer à faire des heures supplémentaires pendant neuf mois, ne crois pas ça Lexie ! C'est pas eux qui voudront pas, c'est moi qui vais t'enchainer dans l'appartement pour que tu ne sortes pas !

Je lève les yeux au ciel mille fois.

— Au début je dis pas, mais faudra arrêter à un moment. Je prendrais des shootings en journée si c'est possible, comme ça je serais toujours là avant que tu dormes, mais faut pas pousser Bébé !

Je fais un petit sourire.

— Tu ne vas plus travailler de nuit... ?

Je souris en caressant sa peau avec mon pouce.

— Si je m'arrange bien, je peux faire en sorte que ce ne soit plus le cas. Si je ne prends que des mariages, je peux dire que je fais un forfait journée et soir jusqu'à minuit maximum, comme ça je suis rentré pas trop tard ! Et j'arrête les enterrements de vie de jeunes filles ou de garçons, et je me recentre sur la photo de voyage. Rien qu'en Angleterre on a des coins magiques ! Je pourrais faire ça, avant qu'on aille vadrouiller en famille.

Je souris de toutes mes dents et je le pousse pour pouvoir aller m’allonger contre lui. Là, j’ai vraiment, vraiment envie d’un câlin.

— Donc là, t’es en train de m’annoncer que tu vas faire ce que t’as toujours voulu et qu’en plus le bébé ne chamboule rien et qu’on l’inclu dans notre voyage ?

Son regard en dit long alors je blottis ma tête dans son cou pour lui faire des bisous.

— Plus d’anniversaire, de fête débile ? Après, tu pourrais même garder les mariages, mais sans la fête. Te spécialiser dans les photos de couple. T’es excellent pour ça. Tu pourrais trouver des endroits insolites aux alentours et proposer des shooting originaux avec les demoiselles d’honneur, les témoins... J’aime pas quand tu rentres tard, puis avec tous ces gens bourrés là...

Je m’accroche à lui.

— J’ai hâte de voyager avec toi, de partager ça avec notre bébé.

Ça c’est une perspective qui m’aide à me projeter sans avoir trop peur. Je n’ai pas envie qu’on devienne plan plan et qu’on s’aime moins à cause de la routine. Je trouve ça adorable chez les autres, mais pas chez moi. Et là, je suis rassurée.

— Je vais pas l’allaiter, j’te le dis tout de suite.

— C'est une très bonne idée les photos de mariage ! Y'a plein d'endroits magnifiques ! Et même niveau thune, pour des photos insolites je peux me permettre d'augmenter un peu la tarif, et même de faire un shooting matin et un shooting après midi !

Le fait qu'Alexis me soutienne et alimente absolument toutes mes idées, ça me rends heureux. Je crois que je suis en train de vivre un des plus beaux jours de toute ma vie.

— Entre ma tête et le bébé, c'est peut-être le moment de me poser enfin et de penser un peu plus au plaisir qu'à l'argent qui va rentrer. Ça va prendre quelques mois à se mettre en place, mais une fois lancé, ça devrait aller pas vrai ?

Je la serre contre moi, en ronronnant avec ses bisous.

— Je ne vais plus rentrer tard, y'aura plus de gens bourrés, de fêtes et de nez cassé. Juste du plaisir, du voyage, toi, moi et notre bout de chou !

Ma main retrouve le chemin de son ventre. Je ne vais plus me lasser de ce geste, je crois.

— Tu fais bien ce que tu veux mon Bébé. J'ai jamais été allaité et j'suis pas mort, alors ça me va ! Et puis comme ca, avec le biberon, t'auras pas à être la seule a te lever en pleine nuit !

— On a quelques mois, oui. Je vais travailler autant que je peux et je te promets que je m’arrête quand je suis fatiguée. Et à la fin de mon congé, je me mettrai en congé sans solde pour qu’on te suive.

Je ferme les yeux pour savourer l’instant.

— J’ai pas envie de te priver du bonheur de lui donner à manger.

Je réponds vraiment sérieusement.

— Puis tu feras le truc là, peau à peau. Comme les mamans. C’est important, je trouve..

— C'est là que je suis ravi qu'on ai pas mal d'argent de côté. Ça va nous aider un peu à mettre en place notre futur !

Je nous y vois déjà, faisant enfin tous les deux ce qu'on aime et en profitant ensemble. Même après, tous les trois, on pourra vivre tellement de choses folles et intenses.

— Je vais pleurer... Rien que d'y penser ça m'émeut. J'arrive pas encore à réaliser qu'on va vraiment être parents !