Lune de Miel a Hawaii - Luca & Alessandro

— Pardon c'est hyper cliché, mais tu voulais être fleuriste et t'étais pas sûr d'aimer les garçons ?

Je rigole en lui volant un baiser. Il sait que je plaisante et que j'ai pas ce genre d'à priori stupides, le militaire que j'étais né l'aurait jamais épousé sinon.

— Je t'imagine bien faire des jolies compo. Pourquoi tu fais pas ça à la maison ? Enfin, y'a pas tant de fleurs que ça, ça pourrait être sympa de la décorer un peu plus comme ça tu crois pas ?

— Bah... je me suis jamais posé la question. J’aurais pu tomber amoureux d’une fille ou d’un garçon, je sais pas.. je m’en fiche, je pense. En fait, je ne sais pas trop expliquer ça. C’est toi que j’aime, si t’étais une fille, c’est aussi toi que j’aimerais. C’est pas tant une question de fille ou de garçon.

Mais je ne savais pas que fleuriste était un métier de filles. Je crois que le père de Kit est fleuriste.

— Il y a déjà beaucoup de fleur mais je préfère les plantes car elles ne meurent pas. Alors que les fleurs sont coupées et elles meurent. J’aimerais qu’on plante un arbre dans le jardin qui symbolisera notre mariage et qu’on pourra voir grandir et devenir plus fort et plus beau chaque année. Tu en penses quoi ?

— Tant que tu m'aimes tout me va.

Le jeune homme que j'ai connu pensait mourir dans les mois suivants et l'homme que j'ai épousé veux voir notre arbre grandir d'années en années. Il se bats réellement pour nous et ça me fait frissonner de réaliser une fois de plus tout ce que notre relation signifie pour lui comme pour moi.

— T'as déjà une idée de l'arbre ? Y' en a pas un qui représente l'amour ? Ou peut-être un qui ne se brise jamais, même malgré les tempêtes ? J'en voudrais qui nous reflète, nous deux.

— Non j’ai pas pensé à un arbre en particulier mais... je ne sais pas, on pourrait regarder ? Quelques choses de solide et qui fleurit. Comme un cerisier. C’est beau, un cerisier. Non ?

— C'est très beau, oui ! Faudra qu'on demande des conseils à la jardinerie, pour l'entretenir comme il faut. Ou y'a peut-être pas besoin pour un arbre... On demandera !

Je lui vole un baiser, avant d'engloutir un énième chamallow.

— Mais très bonne idée mon cher mari.

Je souris, assez fier de cette proposition qui me trottait dans la tête depuis un moment.

— Oula ça coule !

Je dis en sortant ma brochette du feu. Je m’en mets partout en mangeant mais c’est tellement bon que c’est pas grave.

J'attrape les serviettes que j'ai pris avec nous et jattends qu'il ai finis pour l'aider.

— Je t'aime.

Je souris simplement en lui proposant à boire.

— Ca te plaît alors cette soirée ?

— Bah oui, c’est la meilleure soirée qu’on a passé à Hawaii ! Tu as pensé à tout, c’est génial.

Je bois la citronnade avec plaisir et je repose ma brochette pour me blottir contre Alessandro.

— Mon ventre va exploser !

Je le serre contre moi et je pose une main sur son ventre, comme si ça allait faire quelque chose.

— J'ai encore une autre surprise pour toi. J'ai répété pendant des jours, j'espère que ça te plaira.

J'embrasse sa joue avec tendresse.

— Mais avant, câlin.

— Répété ?

Je demande en fronçant les sourcils. Je lui fais un câlin rapide puis un bisous et voilà.

— Allez, c’est quoi ???

— Non mais c'est ca mon câlin ?

J'hallucine, la surprise compte plus qu'un câlin. On est où ?

— Pour la peine je vais reprendre quelques chamallows. J'ai encore faim en fait.

Je le taquine en attrapant le paquet.

— Mais noooon !

Je rale en me jetant sur lui pour le faire tomber.

— Allez, c’est quoi la surprise ? Mooontre !

Je le couvre de baisers pour le faire plier.

Je soupire en me laissant faire. Larme des chatouilles n'en ai même plus une, j'ai eu trop peur la seule fois où je l'ai utilisée.

— Va voir derrière le matelas, tu devrais vite comprendre !

J'ai même pas vraiment le temps de répondre à son baiser qu'il se relève déjà. La guitare est là-bas depuis que j'ai tout préparé et je sais qu'il va aimer. Parce qu'on ne l'a jamais dragué, comme il dit, alors on n'a jamais du non plus jouer pour lui. Mais ça va changer aujourd'hui.

Je l’abandonne tout de suite pour aller voir derrière le matelas et je trouve une guitare !

— Whoa ! Tu m’as acheté une guitare ? Mais je sais pas en faire !

J'aurais du m'en douter et pourtant, ça me fait juste rire. Mon mari prends tout au premier degré et ça le rends génial.

— Elle est déjà à toi ! Annie me l'a retrouvé quelque part dans la maison. Moi j'ai juste changé les cordes !

— Ah bon ? Ça devait être à... quelqu’un. Je sais pas qui.

Je dis en la prenant pour la ramener auprès de nous.

— Alors tu l’as rendue plus belle. Mais je ne sais toujours pas—oh, tu as répété ! C’est ça ? Tu sais en jouer ?

— Je me débrouille.

Je souris en coin, en attrapant la guitare.

— On t'as déjà joué la sérénade ?

— Bah non. Pourquoi ? Tu vas me chanter une chanson ?

Je demande avec des étoiles dans les yeux.

— J'espère que tu vas plus me juger sur la guitare que sur ma voix. Je suis pas chanteur, mais c'est l'intention qui compte pas vrai ?

Son visage s'illumine et je sais que j'ai fais les choses comme elles nous plaisent. Peut-être bien qu'il existait un Alessandro romantique en moi qui n'attendait que de rencontrer Luca pour s'exprimer.

— Je me suis entraîné un peu, mais au cas où c'est vraiment pas top, c'est la chanson de Coldplay et Chainsmokers. Celle qu'on adore...

Celle qui dit que je n'ai pas besoin d'un super-héros, mais simplement de quelqu'un que je peux embrasser et vers qui je peux me tourner. Et j'ai épousé la seule personne vers qui je veux me tourner pour le restant de mes jours.

Je ne sais pas s’il savait déjà jouer de la guitare mais je suis sûr qu’il s’est entrainé vraiment dur pour ça alors ça me touche encore plus que la chanson en elle-même. Je l’aime d’une force que je ne peux même pas expliquer.

Je l’écoute avec attention et je chante même avec lui parce que c’est quand même notre chanson. Et c’est trop bien.

Je l’embrasse avec passion quand il a terminé et j’en demande même une autre. Bon il connaît pas tous les accords mais c’est pas grave parce qu’on chante par-dessus et c’est comme si c’était parfait. Ça l’est toujours quand il est là, de toute façon. On chante plein de chansons comme ça et c’est vraiment trop chouette mais à un moment je pique du nez et ça devient difficile.

— Je crois que je suis fatigué.

— Je crois que moi aussi, ça épuise de chanter.

Je souris en caressant son visage.

— On éteins le feu pour dormir ? Comme ça on verra les étoiles juste avant de s'endormir ?

J'en profite pour remettre toute la nourriture dans la glacière, ce serait bête qu'on soit attaqué par un opossum affamé durant la nuit.

— Mais on ne va pas avoir trop froid si on l’éteint ?

Je suis quand même inquiet de dormir dehors parce que je suis bien avec le feu mais j’ai enfilé un sweat tout à l’heure déjà.

Sûrement pas, parce qu'il a un pantalon qui l'attends, ainsi qu'un autre pull plus chaud et deux couettes. Mais s'il le fait remarquer c'est qu'il s'inquiète et je veux pas qu'il finisse malade parce qu'il a eu peur de l'être.

— On va le laisser comme ça, ça va nous réchauffer un peu.

De toute façon, une fois qu'on s'en occupera plus il s'éteindra alors c'est pas si grave qu'on le laisse allumer, on ne craint rien. Et puis les étoiles, on pourra venir les voir n'importe quel soir avant d'aller se coucher.

— Tiens, je t'ai pris un pantalon, tu serais plus à l'aise qu'en short pour dormir.

Je souris en lui donnant un jogging.

— T’as pensé à tout, mon amour. T’es génial !

Je me change rapidement, j’ai même deux paires deux chaussettes et je me jette sur le lit immédiatement pour aller me coucher.

— Tu viens ? Tu vas pas avoir trop chaud ? Ça va allez de dormir dehors pour toi ?

— Ca va aller! J'enlèverais mon t shirt au besoin.

Je souris en venant aussitôt le prendre contre moi. Il fait encore plus de vingt degrés dehors et pourtant, je sens que le bout de son nez est un peu froid. C'est pas dramatique, mais sans le feu, deux couettes et toutes ses fringues, il serait congelé. Je ne peux pas croire qu'il ne soit pas sur la liste des personnes en attente d'un organe...

— Je suis vraiment heureux de notre soirée du réveillon. C'est la meilleure que j'ai jamais passé.

Je souris en l'embrassant tendrement.