Vacances surprises à la neige — Alessandro & Luca

— Hm, hm. T’inquiète, j’ai pris notre réveil.

Je me relève pour aller le chercher dans ma valise et je le branche à la place de la lampe de chevet. Je le règle comme d’habitude et j’essaie plusieurs sons en regardant son visage. Aujourd’hui, c’est le bruit du train en marche qui a l’air de lui convenir. C’est souvent ce bruit, d’ailleurs, c’est étonnant. Mais ça me va, je l’aime aussi maintenant. Je le mets vraiment bas et je retourne m’affaler sur lui. Je le laisse nous couvrir et je le serre bien dans mes bras.

— Je t’aime plus que tout, t’es en sécurité avec moi et tu vas très bien dormir. Parce qu’on est en Norvège.

Je pourrais le lui répéter pendant des heures mais je sais que lui dire va l’obliger à y penser. Et il va mieux dormir.

— Bonne nuit, mon amour.

— Je vais bien dormir parce que t’es là et que y’a pas d’endroit plus sûr au monde que dans tes bras.

Je réponds avec le serrant contre moi. Luca m’a aidé à retrouver non seulement le sommeil, mais aussi un tout nouveau goût pour la vie. Il n’imagine sans doute pas à quel point il me fait du bien chaque jour, à chaque instant.

— Bonne nuit Trésor. Je t’aime plus que tout au monde.

Quand j’ouvre les yeux, je sens qu’on me caresse les cheveux et ça me fait sourire. Il est déjà réveillé, on est toujours blotti l’un contre l’autre et je me sens vraiment bien.

— Hey...

— Hey.

Je réponds en souriant. Généralement quand je suis réveillé avant Luca - souvent - je vais courir, sortir Roméo ou faire tout un tas de choses. C’est agréable que ce ne soit pas le cas.

— C’est chouette de rester blotti contre toi et d’attendre que tu te réveilles sans te lâcher.

Je chuchote, il est tout juste réveillé. La douceur est de rigueur.

Je hoche la tête ; moi aussi, j’aime bien.

— Tu as bien dormi ?

Je demande en m’étirant un peu. Il a à peine bougé cetre nuit alors il devait être KO.

— Je me suis endormi comme une masse. C’était une bonne idée le train, il était même pas encore arrivé à la station la plus proche que je sombrais.

J’avoue en riant.

— Et toi ? T’as pas eu froid ?

— T’aimes bien le train. Je sais pas pourquoi.

Mais je change parfois pour qu’il continue d’être efficace.

— J’étais bien au chaud contre toi. J’ai bien dormi. D’une traite !

— J’en ai aucune idée. C’est pas un bruit qui me rappelle quoique ce soit en plus, c’est étonnant.

Mais c’est vrai que généralement quand il mets celui-là, le sommeil arrive vite et sans détresse.

— Tant mieux, ça fait du bien et ça repose vraiment au moins.

On en avait besoin.

— Il a neigé cette nuit. Y’a de la neige partout sur la bulle, c’est très joli.

Y’en a déjà partout autour, mais là c’est encore différent.

Je me mets tout de suite sur le dos et s’il fait encore sombre et quasiment nuit, je vois qu’on est tout recouvert.

— WHAOU !!!! C’est trop trop beau !!!!

Il neige souvent à White Falls mais là c’est pas pareil. C’est la Norvège !!

— Tu sais s’ils ont déposé le panier du petit dej ??

Je lui fais un énorme câlin avant de me lever vivement pour aller voir. J’ai oublié que j’étais tout nu alors j’enfile juste le sweat d’Alessandro avant d’ouvrir la porte. Le panier est là !!

— Oula il fait froid.

Je dis en tirant le panier à l’intérieur. On a oublié de déposer l’autre hier mais on mettra ces deux-là en même temps sur le palier.

J’ai même pas le temps de faire remarquer à Luca qu’il est tout nu, il se jette sur mon pull. Ça me fait éclater de rire et je le couve du regard.

— Vite dépêche toi ! Câlin qui réchauffe !

J’écarte les bras pour qu’il puisse se glisser entre.

Une fois la porte refermée, je reviens directement me coucher dans le lit.

— Whoaaaa mais je suis un glaçon ! C’est vraiment trop trop froid.

Je tremble de partout, c’est assez désagréable.

— Demain j’irais le chercher habillé !

Sa peau est glacée et j’enroule tout ce que je peux autour de lui. Mes bras, les jambes, la couette. Et plein de bisous.

— J’irais moi demain ! Chacun son tour de subir ça !

— Nan c’est ta surprise. C’est moi qui y vais tous les jours. Et d’ailleurs, je vais aller préparer la table du petit déjeuner rien que pour toi et on ira manger devant le lever du soleil.

Mais pas avant cinq minutes. Ou dix. Là je profite un peu de lui parce que je sais qu’il adore faire l’amour le matin et qu’il est bien hors de question que je n’en profite pas un peu. Quand je glisse ma main entre nous pour le caresser, je me dis que moi aussi, c’est mon moment préféré pour faire l’amour. Le soir; j’aime mieux quand on se fait des câlins et qu’on s’endort tranquillement. Même si c’est toujours bien de faire l’amour avec Alessandro, je préfère le matin.

Et là, je sais qu’il va vraiment être frustré parce que je n’arrête pas, exprès. Il est sur la réserve et j’ai pas envie parce que j’ai envie de le provoquer alors je continue, j’embrasse son cou et je sais qu’il perd pied quand je lui murmure que j’ai très envie de faire l’amour. Son corps répond encore plus à mes caresses, je sais qu’il y croit et qu’il pense que j’ai cédé et j’aimerais beaucoup aller jusqu’au bout mais je pense à ce qu’il me fera dans trois jours et c’est exactement ce qui me tient. Je le pousse jusqu’à la limite et je m’arrête. Je m’éloigne même.

Je vois que l’espace d’un instant il pense simplement que je vais retirer mon sweat parce qu’il descend sa main mais je la rattrape au vol et je la coince au-dessus de sa tête.

— Hey. Pas le droit de toucher. C’est la règle.

Je dépose un baiser sur ses lèvres.

— Je pense que tu devrais aller te doucher pendant que je prépare le petit déjeuner...

L’espoir est la pire des choses. Encore plus que le fait d’avoir épousé un monstre. J’ai cru qu’il avait failli à son propre jeu et le pire, c’est que ça m’a encore plus donné envie de lui faire l’amour.

— C’est dommage, j’avais très envie de te montrer combien t’avais eu raison de céder.

Je grogne en essayant de garder la face, ce qui est difficile à faire avec l’erection que j’ai.

— Mais j’imagine que c’est pas encore aujourd’hui que tu le connaîtras cet Alessandro là. Un jour, peut-être.

Je hausse les épaules en lui envoyant un baiser.

— Bof, c’est pas cet Alessandro-là qui m’intéresse pour l’instant. Celui que je veux il est pas encore arrivé au bout de ses peines.

J’affiche une moue faussement embêtée.

— Bonne année, mon amour.

— Celui que tu veux il a envie de te faire une prise de karaté avant d’aller noyer sa rage sous la douche.

Je lui souris avec exagération.

— Bonne année à toi aussi Trésor. Que tes désirs soient comblés !

— Tu pourras bientôt me faire toutes les prises que tu veux bientôt.

Je dis en riant.

— Mais c’était bien quand même, non ? J’te laisse pas sans rien.

Évidemment, je sais que c’est pire. Mais je veux surtout pas qu’il oublie. Je me lève et j’enfile mon pantalon de jogging avant d’aller préparer le petit-déjeuner.

— Si tu savais les prises que je peux faire.

Je rigole jaune malgré moi.

— Dans ces cas là, rien c’est bien aussi. Crois-moi.

Je sais qu’il fait ça pour le rendre dingue et ça me rends fou de voir à quel point il sait s’y prendre.

— Je fais vite, je reviens pour le petit dej.

— Mais t’es toujours amoureux...?

Je demande quand même, un peu inquiet.

Je suis déjà en train d’allumer l’eau quand je l’entends. Je la coupe aussitôt et je reviens un sourire aux lèvres.

— Seulement si j’ai le droit à un câlin et un bisou.

Je m’approche pour lui faire un énorme câlin et j’embrasse ses lèvres avec tout l’amour que j’éprouve pour lui.

— Je peux venir avec toi ? Je prépare après.

— Après ce que tu viens de faire je devrais dire non.

Je souris contre ses lèvres, en réclamant un nouveau baiser.

— Mais comme je suis vraiment très amoureux... J’accepte que tu viennes avec moi. Je suis même sûr que je vais aimer que tu sois là.

Mon bras entoure déjà sa taille pour le faire glisser avec moi vers la douche.

J’aime pas trop quand on prend notre douche séparément, en fin de compte. C’est rare mais c’est un peu notre moment. Toute la journée c’est notre moment parce que je le colle tout le temps, mais moi j’aime bien prendre ma douche avec lui. Les câlins sous l’eau chaude y a rien de plus relaxant. En plus il masse toujours ma tête, c’est très agréable.

— Moi aussi je suis très très amoureux. Non mais tu réalises tout ce que t’as fait pour moi ? Toutes les fois où tu m’as porté, donné mon bain. Tu m’as donné à manger... y a tellement de personnes qui seraient parties... mais toi tu m’aimes et tu m’as pas laissé tomber.

— Jamais je serais parti. Quand on s’est mariés j’ai promis que c’était pour le meilleur et pour le pire, et c’était pas des paroles en l’air. Je savais déjà que ça arriverais un jour, ça me faisait pas peur. Et puis d’ailleurs, je savais que t’étais malade quand je suis tombé amoureux de toi et j’ai pas eu peur non plus.

J’aurais pu ne jamais lui dire ce que je ressentais, partir quand je me suis fait virer et jamais revenir ou encore tout le laisser seul une fois qu’il aurait eu 21 ans.

— Je tiendrais toutes les promesses que je te fais. Quand on s’est rencontré et que tu m’as parlé d’Hawai, je t’ai promis de t’y accompagner un jour. On l’a fait. Alors je te laisserais jamais tomber, tu peux me croire sur parole.

— Je te crois. Je crois tout ce que tu dis.

Je réponds avec honnêteté.

— Mais le constater par moi-même, c’est encore plus beau. Parce que ça me fait t’aimer encore plus. Je suis jamais déçu de toi, t’es toujours exactement ce que j’espère mais en mieux. T’es la meilleure personne au monde. Et moi aussi, je te laisse pas tomber. Jamais.

J’ai promis de me battre et je l’ai fait. Mais je veille aussi sur ses nuits et sur lui parce qu’il prend énormément soin de moi et qu’il s’oublie.