Vacances surprises à la neige — Alessandro & Luca

J’ai vu le sol arrivé de justesse et je me rappelle pourquoi je fais tout calmement, depuis quelques temps. Plus d’incident majeur.

— Évidemment ! Allez, installe-toi !

J’ai vu des petits plateaux hier alors je lui prépare un super petit-déjeuner pendant que l’eau chauffe et je me concentre bien pour amener le plateau à Alessandro. Je fais rien tomber. Pareil pour le mien. Par contre les tasses chaudes c’est vraiment limite mais Alessandro gère et je peux m’installer contre lui pour regarder le soleil se lever. On va voir plein de lever et de coucher de soleil. C’est juste merveilleux.

Je le laisse venir se blottir contre moi avant de reposer les tasses chaudes sur le plateau.

— Merci beaucoup pour ce petit dej !

Je souris de toutes mes dents, en l’embrassant au passage.

— T’as eu comment l’idée de venir ici ? Pourquoi justement la Norvège ?

Je hausse les épaules.

— Je sais pas... on n’a jamais été dans un pays froid. À part chez nous mais c’est notre maison et la neige est pas du tout pareil. Et toi en mission, tu vas toujours dans des pays très chauds. J’ai tapé pays magique pour le nouvel an et c’est ça qui est sorti avec l’Islande et tous les pays du nord. Parce qu’il y a les aurores boréales. Si on veut faire le tour du monde, il faut bien commencer quelque part, de toute façon. Non ?

— C’est vrai que c’est un endroit magique.

On est émerveillés depuis hier, sans même sortir d’ici. J’imagine pas la balade avec les chiens tout à l’heure, on va être comme des enfants.

— Dans l’idéal tu préfères les pays chauds ou froids ? Même si on verra forcément de tout en faisant le tour du monde.

Je souris, conscient qu’on est parti pour beaucoup voyager et qu’on va adorer ça.

— J’aime bien les pays ou y a des choses à voir. De la nature et aussi de l’histoire et des choses intéressantes à apprendre. Au moins une de ces choses...

Je dis sans savoir si je suis clair.

— Je préfère aller au Canada dans la nature, qu’à New York, par exemple. Mais j’aimerais bien aller nager avec les cochons aux Bahamas. En fait... n’importe où tant que c’est avec toi. Je m’en fiche. Je veux juste faire des choses avec toi et avoir plein plein de souvenirs.

— De la nature ou de l’histoire, je prends note malgré tout.

Ça veux au moins dire que ça n’aurait aucun sens que je l’emmène à Dubai, et tant mieux parce que c’est bien le dernier endroit où j’aurais voulu aller moi aussi.

— On va faire plein de choses ! On remplira plein d’albums sur chaque voyage qu’on a fait, et on sera tous les deux à chaque fois. On aura tellement de souvenirs qu’on ne saura plus où les ranger !

On va profiter de la vie comme il se doit, il en a le droit.

— Ça c’est génial. Je pensais pas que je pourrais voyager autant, avant !

Bon, Alessandro est toujours très stressé quand on est dans l’avion à cause de moi. Mais moins qu’avant !

— En tout cas, je suis content d’être ici pour cette nouvelle année avec toi.

— Alors que maintenant on n’a plus à s’embêter ! On veux partir demain ? Bah on part. Roméo peut soit nous suivre, soit rester chez Tristan ou Logan !

Je stresse moins maintenant, il va mieux en avion et moi aussi.

— Moi aussi je suis content mon Coeur. C’est une super idée de nous avoir emmené ici !

— Tant mieux.

J’attrape un bout de croissant pour lui donner et puis on le partage tous les deux. Il mange toujours plus que moi mais il me laisse picorer un peu partout comme ça... je goûte à tout sans jamais avoir trop mal au ventre. De toute façon, j’ai pas un gros appétit et je me suis remplumé mais je crois que je suis à mon maximum.

Quand le soleil commence à se lever, je prends trois milles photos : du soleil, de la chambre, d’Alessandro, de nous. Et sans m’en rendre compte, je m’affale contre lui et je m’endors, la tête écrasée contre son torse, alors qu’on devait regarder un film.

Luca dort et moi, pour une fois, j’ai rien à faire. Je prends le temps de ne rien faire, surtout. Si on était chez nous je trouverais un truc à ranger, une recette à faire ou j’irais faire du sport ou encore je ne sais quoi. Mais là, j’ai juste à profiter. J’attrape le téléphone de Luca et je souris devant les photos qu’il a faite. Du coup, j’en poste quelques unes sur Insta et j’en envoie à mes parents et à nos amis pour leur souhaiter une bonne année.

— Trésor ? Tu veux manger un bout avant qu’on parte ? Ou tu préfères après ?

Je finis par murmurer à son oreille, presque deux bonnes heures après qu’il se soit endormi. Moi, j’ai pas bougé d’un pouce. J’ai continué ma série, une sur la guerre. Il l’aime pas trop celle là alors je la regarde tout seul, quand il dort la plupart du temps.

Je me réveille presque en sursaut.

— On n’a pas raté les chiens ?!

— Non ça va, t’en fais pas.

Je souris en me blottissant contre moi le temps qu’il se réveille tranquillement.

— Je t’aurais réveillé s’ils étaient passés, je nous aurais pas laissé rater ça ! Mais ils ne devraient plus trop tarder par contre.

— D’accord.

Je me reblottis contre lui et je lui fais un câlin.

— Nan ça va. On va manger dans un chalet après. Mais on prend un gâteau, au cas où ? Un peu de sucre.

Mais je sais qu’il saura préparer ça mieux que moi. Il sait mieux.

— On va s’habiller alors ? J’ai pris des pantalons de ski ! On va être tout beau et bien au chaud. Et nos manteaux de ski aussi et puis des beaux pull ! J’ai hâte que tu vois ! On se prépare ?

— Je m’occupe de préparer les gâteaux ! En plus j’ai des grandes poches, on aura même pas à s’embêter à prendre un sac où je ne sais quoi.

Il vaux mieux qu’on profite des chiens à fond, on refera peut-être jamais ça une autre fois. Sauf si je l’emmène en Islande une année, ce qui est possible.

— Allez on se lève ! Bientôt on va faire gambader dans la neige !

Je l’embrasse avec amour avant de sortir du lit rapidement.

— Oui, t’as raison. T’aimes bien ce manteau que j’ai choisi pour toi ?

J’espère que oui parce que le pantalon est assorti. J’enfile toutes mes couches de vêtements et je suis en train d’enfiler mon pull quand on frappe à la porte.

— ON ARRIVE !!!

Je dis en me dépêchant de finir de m’habiller.

— C’est toi qui prend mes médicaments ? Ou tu veux les mettre dans ma poche ?

— J’aime bien ! T’as pris tout assorti, ça me plaît bien !

Luca a un peu plus de goût que moi pour ça. On s’active encore plus quand ils arrivent.

— Je prends ! On a tout je crois !

S’il arrivait la moindre chose, ce serait moi le plus réactif pour lui donner ses médicaments.

— Eh t’as tes gants mon amour ?

Je dis alors qu’il me met mon bonnet. Je cherche ses lèvres pour avoir un bisou. Je suis surexcité et en même temps un peu timide de voir quelqu’un qu’on ne connaît pas. Donc je reste un peu en retrait mais j’attrape quand même sa main. J’ai trop hâte d’y être !

— Je les aient. C’est bon !

On sort et bien vite, on est pris en charge par quelqu’un de super. Luca est un peu timide au début, mais le gars nous mets vraiment très à l’aise et quand il nous emmène auprès des chiens, il n’y a plus de retenu qui tienne.

— T’as vu comme celui là est beau ! On peut les caresser ?
— Bien sûr si vous voulez ! Vous avez des chiens ?
— Un oui ! Un berger australien !

— Ils sont magnifiques !

Je dis en allant caresser celui qui s’approche de moi. Ils sont tellement doux ! On voit qu’ils sont dans une grande forme et qu’on prend bien soin d’eux. Je n’arriverais jamais à retenir tous les prénoms mais quand on s’installe sur le traîneau, je suis trop heureux d’être entre les jambes d’Alessandro.

— Est-ce que vous pouvez nous prendre en photo s’il vous plaît ?
— Bien sûr !
— N’hesitez pas à en prendre plein !!

— Ça va aller vite ?
— Bien plus que vous ne l’imaginez. Accrochez vous, moi je gère le reste !

Heureusement qu’il nous prévient, parce que dès le départ j’enroule un bras autour de Luca par surprise. Je m’attendais à tout sauf à ça, mais tout ce qu’on vit est magique.

J’ai jamais fait quelque chose comme ça dans ma vie et que ce soit la balade où le déjeuner typique dans le chalet, je n’arrive toujours pas à croire la chance que j’ai de pouvoir faire tout ça aujourd’hui. C’est surtout grâce à Alessandro.

Quand on arrive à l’accueil de l’hôtel, on en profite pour récuperer le panier de notre diner mais on doit marcher une dizaine de minutes dans la neige pour regagner notre bulle et je ne suis pas sûr d’y arriver. J’ai l’impression que tout est lourd sur moi.

— Je suis trop fatigué. On peut attendre un peu dans le hall ?

Comme si j’allais récupérer de l’énergie en m’asseyant cinq minutes.

— Évidemment, oui. Tu veux un peu de sucre ?

Je demande avec tendresse. Lui comme moi, on sait qu’attendre un peu ne changera rien. On a énormément bougé aujourd’hui, on a vécu des choses folles et il est déjà complètement ko.

— Ou sinon tu montes sur mon dos, et dans quinze minutes tu es couché avec une énorme couette autour de toi. Et ton mari qui te fait un énorme câlin en prime. Tu votes pour quoi ?

Je déteste le voir comme ça, mais m’inquiéter n’y changerais rien. Lui montrer que je m’inquiète n’aiderait en rien, surtout.

— Je vote ça.

Je dis en me traînant jusqu’à lui. J’ai du mal à grimper sur son dos mais après je m’accroche. J’ai vraiment froid mais je pense que c’est la fatigue. J’essaie de prendre sur moi car je veux pas qu’Alessandro s’inquiète mais j’arrive pas trop.

Quand on arrive, je le laisse me déshabiller, m’aider à me doucher et me coucher. J’ai mal partout mais c’était tellement bien.

— C’est une des meilleures journées de ma vie.

— J’ai vraiment adoré moi aussi. Les photos sont magnifiques, on pourra en accrocher dans notre chambre, t’en dis quoi ?

J’enfile un jogging rapidement et même si j’ai encore les cheveux mouillés de la douche, je prends pas le temps de les sécher. Je vais directement me blottir contre Luca.

— Sur 10, cette journée a une note de 15 ! Seize même, parce que t’es magnifique et que ça fait un point de plus !

Je lève les yeux au ciel ciel.

— Là je sais que j’ai une tête de mort.

Je dois avoir des cernes violettes, être pâle comme un fantôme.. il n’est jamais objectif.

— Mais c’est gentil.