Vacances surprises à la neige — Alessandro & Luca

— Ça va, oui.

Je murmure en embrassant encore ses lèvres.

— Jamais je me serais attendu à ça. Tu te rends compte ? Ils ont décidé de se redonner une chance, vingt ans plus tard. C’est dingue.

— Bah.. tu sais, j’crois qu’à leur âge, y a bien des choses au-dessus desquelles on peut passer. Et du coup, il ne reste plus que l’affection et les émotions positives.

Je passe mes bras autour de sa taille pour lui faire un câlin.

— Repense à l’Italie, maintenant. J’suis sûr que tu vas voir les indices. Ils avaient des étoiles dans les yeux parfois.

— Tu crois que ça joue le fait qu’ils aient plus à s’inquiéter pour moi ? Plus d’armée, plus de risque de mourir quinze fois par jour, voir que j’ai trouvé l’homme idéal ?

Je plaisante, mais pas que. Je leur ai causé beaucoup d’inquiétudes et ils étaient très souvent à cran. Ça aussi c’est derrière eux.

— C’était déjà ça ? C’est évident en même temps ! Mais je voyais pas ! Où je voulais pas voir ? Attends mais tu crois que le soir où ils nous ont dit qu’ils pouvaient rester un peu tous les deux le temps qu’on se fasse un resto en amoureux, que ça les tuerait pas, c’était fait exprès pour passer un peu de temps ensemble ?

— Bah.. je voyais pas non plus. Mais je crois que oui, c’est évident, non ? Sur toutes les photos, ton père à un bras autour des épaules de ta mère.

Je souris parce que c’est trop mignon.

— Bah tu vois, je suis pas le seul à vouloir passer la nouvelle année avec ma moitié.

— C’est super bizarre de me dire qu’ils sont tous les deux. En couple ! Mes parents sont en couple !

C’est génial de pouvoir dire ça.

— Ta chance à toi, c’est que t’as aucun risque de ne retrouver ta moitié que dans vingt ans. Ta moitié elle est accrochée à toi et elle partira jamais. J’espère que t’as le coeur bien accroché, parce que je suis pas un cadeau tous les jours !

— À priori il est bien cousu du coup ça devrait le faire.

Je dis en riant.

— J’ai tellement de chance de t’avoir. T’es la meilleure chose qui me soit arrivée. J’te le redis au cas où t’aies pas entendu toutes les autres fois. Et c’est prêt ! Et je t’aime. T’es très beau quand t’es ému.

— En voilà une bonne nouvelle !

Je rigole à mon tour.

— Parce que je suis pas très beau tout le temps ? Tu me brises le coeur ! Et c’est pas des pâtes au saumon qui sentent trop bon qui vont le réparer.

— Bah si, t’es beau tout le temps. Mais là, t’es TRÈS beau. Et alors quand on vient de faire l’amour et que tu me dis que tu m’aimes du bout des lèvres, là, t’es excessivement beau.

Je dis avec un petite moue.

— En plus arrête, tu sais très bien que j’aime pas quand tu dis des trucs comme ça... j’te trouve toujours beau.

— Dommage que tu doives attendre trois jours avant de m’admirer dans ma beauté la plus pure alors.

Je le taquine en venant glisser mes bras autour de sa taille.

— Tu sais que je plaisante Trésor. Et que d’ailleurs si tu me trouvais poche parfois, j’en ferais pas tout un drame. Ça pourrait arriver, je t’en voudrais pas !

— Mais j’te trouve jamais moche ! T’es toujours beau !

Comment est-ce que je pourrais le trouver moche de temps en temps ? Ça n’a aucun sens.

— Même quand je fais des têtes degueulasses sur les photos ? Même quand on voit mon double menton ou que j’ai la tête dans le cul ?

Je demande en souriant. En vérité je comprends tout à fait ce qu’il dit, jamais il m’est arrivé de le trouver moche. C’est surréaliste.

— Bah oui, t’es beau tout le temps. Même si t’étais gros ou tout maigre j’te trouverais beau. Et vieux aussi. Ta mèche blanche c’est un de mes trucs préférés chez toi.

Je le serre contre moi.

— J’ai dit quelque chose qui te laisse penser le contraire ?

— Je l’aimais pas avant. Je trouvais qu’on voyait que ça et ça me gênait. J’ai failli la teindre ! Mais ça me plaît que tu aimes bien.

Je me blotti contre lui en souriant.

— Pas du tout, rassures toi. C’était juste comme ça, tout va bien !

— Ah oui ?

Je passe un main dans ses cheveux.

— Je l’adore moi. Elle te donne un côté sexy. Pfiou. Elle donne vraiment chaud.

J’embrasse longuement ses lèvres avant de me détacher de lui.

— On mange alors ?

— Vraiment très chaud, oui.

Je grogne quand il se détache de moi. Ça fait quoi ? Une heure ? Et il prends déjà ça beaucoup trop à coeur, je sais déjà que je vais finir dans un état de nerf pas croyable.

— A priori oui, on va manger et pas autre chose ! Je vais chercher une bouteille d’eau ! Installe toi !

— Pas la peine d’être de mauvaise humeur.

Je dis avec un sourire.

— J’ai décidé, c’est comme ça. Mais j’espère que tu te souviendras de tout ça quand t’auras quartier libre.

Je me mets au bord de la table pour faire mine de la tirer.

— On se mets face à la forêt pour manger ? C’est beau. Ça rappelle un peu la maison.

C’est Ania et Tristan qui garde Roméo. On n’allait pas tellement se balader alors ça ne valait pas le coup pour lui, il valait mieux qu’il reste à jouer avec ses copains Pégase et Astrid. Mais bon, il me manque quand même.

— Je risque pas de l’oublier, t’en fais pas pour ça. Tu peux me faire confiance.

Je souris en coin. Y’a aucun moyen que j’oublie ça.

— La maison te manque ?

Mes bras viennent entourer sa taille avec tendresse. Ça a été une année difficile pour tout le monde, mais surtout pour lui. J’ai envie que celle ci soit magique, pas que ça commence parce qu’il est triste ou nostalgique.

— Non, non. Enfin oui, mais c’est normal, c’est notre maison et je m’y sens bien et c’est notre foyer et tout ça. Mais c’est pas que ça me manque et que ça me rend triste. Mais je l’aime notre maison.

Je sais pas s’il comprends ce que je veux dire.

— Et puis si on s’assoit face à la forêt, ça veut dire qu’on est assis à côté. Moi je préfère.

Il le sait, je l’enquiquine avec ça. Parce que je peux manger blotti contre lui. Je peux prendre sa main, caresser sa nuque, ses cheveux. J’aime pouvoir être collé à lui tout le temps. Il m’a trop manqué cette année allongé dans mon lit.

— Donc c’est notre foyer qui te manque, mais t’es pas triste de pas y être ?

Je demande pour être sûr.

— C’est plus comme si c’était un membre à part entière de notre famille et que quand il est pas là, c’est étrange ? Comme Roméo ?

Même si je sais que chez Ania et Tristan il doit avoir la belle vie. Avant Ania avait peur des chiens, maintenant c’est son nouveau délire.

— Tu sais que je préfère aussi maintenant ? Je me suis habitué, je trouve ça plus sympa. Même à table je veux dire !

Avant dans le canapé je trouvais ça normal, mais on mange bien plus souvent dans la cuisine. C’est notre truc à nous. De papoter de tout et de rien en mangeant. Et même comme ça, à côté l’un de l’autre, j’adore.

— Bah c’est notre cocon, quoi. Quand on n’y est pas, ça me manque. Mais je suis super content d’être ici ou d’aller à Hawaï ou en Italie. De toute façon, c’est toi mon point d’encrage. Si t’es là alors ça va.

Je pourrais le suivre à l’autre bout du monde sans aucune raison valable.

— C’est vrai ? Bah tant mieux alors !

Il est à peine installé que je me blottis contre lui et j’attrape mon verre pour trinquer.

— À toi, l’amour de ma vie.

Je souris avec tendresse à ses mots et je lui vole un baiser.

— A toi, mon mari. Avec qui j’ai signé pour la vie et avec qui j’ai hâte de passer cette nouvelle année qui va plus que bien commencer.

Il est déjà blotti contre moi et ça me va amplement.

— Tout ce que j’ai dans ma vie aujourd’hui c’est grâce à toi et j’ai jamais été plus heureux. Jamais !

— Mais je travaille dur pour te rendre heureux !

Je dis avec un large sourire.

— C’est le plus beau métier du monde, pas vrai ?

Je souris en retour.

— Ça oui !

Je pause un main sur sa cuisse pour la caresser avec tendresse.

— Tu crois que tes parents voudraient bien venir à Hawaï avec nous ? Un jour.

— S’ils voudraient ? Je pense qu’ils adoreraient même !

Ćest encore étrange de les imaginer ensemble, il va me falloir un petit temps d’adaptation je crois.

— Ma mère adore voyager ! Mon père un peu moins, mais pour nous faire plaisir il pourrait aller au bout du monde. Et ça lui plairait tout autant qu’à elle !